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naturalwoman inscrit le 26/05/2010 ![]() |
le 20/07/2011 à 12:36:17
Ayant constaté que ce sujet n'était pas traité séparément, je me permets de le proposer ici.
Il est évident pour qui observe les productions télévisuelles et cinématographiques à destination des enfants, que celles-ci sont des relais redoutablement efficaces du sexisme et du façonnement des genres. En tant qu'ancienne enfant, je me rappelle très bien (et ça m'a durablement marquée) le manque flagrant de représentation positive et valorisante de l'élément féminin, l'élément masculin étant sur-représenté, valorisé et considérablement mis en valeur. Le but du topic est donc d'analyser comment ce processus est mis en œuvre dans les dessins animés/films à destination des enfants, en partant de cas concrets, car c'est bien beau de balancer des affirmations au présent de vérité générale, mais il faut que cela se vérifie dans la réalité. Si vous avez des remarques, je suis prenante! ![]() |
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naturalwoman inscrit le 26/05/2010 ![]() |
Je commence par une production des studios Pixar, et qui m'a décidée à lancer ce topic. Il s'agit du film "1001 pattes".
Alors, je situe tout d'abord l'histoire. Le récit se déroule dans une fourmilière paisible mais sous la férule d'une bande de sauterelles pillardes qui rançonnent la colonie tout les ans. Une des fourmis, excédée par cette oppression, se met en quête de valeureux insectes guerriers pour aider sa colonie à se débarrasser du tyran. Jusque-là, tout va bien, la lutte pour la liberté et contre l'oppression est une noble cause. Seulement, il y a un seulement. Avant de préciser où le bat blesse, un peu de biologie. Les fourmis sont un groupe très bien organisé. La colonie est dirigée par une reine (donc une femelle) qui passe sa vie à pondre des œufs, les futures fourmis de sa colonie. La très grande majorité sont des femelles (les ouvrières) qui remplissent diverses tâches. Les mâles sont en très petit nombre, et leur rôle se limite à féconder les reines, pour ensuite mourir. Et dans le film, devinez donc qui est le héros? Un mâle! Surprenant non? Les femelles, à part la reine héritière, sont anecdotiques, alors qu'elles sont la nation fourmis! Eh oui, c'est une fourmi mâle qui est le héros de ce film, qui brave le danger pour débarrasser sa nation de la tyrannie. Il finit même par épouser la reine à la fin du film, sorte de prix pour sa réussite. Non seulement il est très courageux (malgré son espérance de vie très brève), mais en plus c'est lui le visionnaire, l'inventeur de génie, le meneur. La reine, dont le rôle est pourtant prépondérant, ne sert pratiquement à rien, elle est juste une sorte de caution pour le héros. Elle est conformiste, craintive, obéissante face à l'oppression. Il y a aussi une autre phrase qui m'a surprise. Lorsque le héros se met en route pour aller chercher de l'aide hors de la colonie, trois petites fourmis le suivent. L'un d'eux lui dit "Mon père ne te donne pas deux heures pour rentrer en pleurant comme une fille" (bon ce n'est pas la fin qui m'a surprise, j'ai l'habitude), et un autre dit: "Mon père pense que tu vas mourir". Déjà chez les fourmis des pères il n'y en a pas. Je l'ai dit, toutes les fourmis de la colonie sont des femelles. Mais cela révèle aussi que les mères ne discutent pas, elles ne donnent pas leur avis (elles étaient probablement occupées à faire la vaisselle ou le repas...). Donc, des fourmis mâles omniprésentes, qui ont le beau rôle, qui sont fortes, héroïques et entreprenantes. Voilà ce qu'on enseigne aux enfants, en tordant la nature pour aller dans le sens voulu: la suprématie de l'élément masculin, la passivité de l'élément féminin. Pourtant, on constate que la nature est très souvent invoquée pour justifier la supériorité masculine. Sauf quand elle montre le contraire. Là, on hésite pas à la trafiquer. |
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naturalwoman inscrit le 26/05/2010 ![]() |
La bande de mercenaires n'échappe pas à la règle. Je vais d'abord nommer ses membres:
-une coccinelle mâle, très macho, combatif et agressif; -une mante religieuse mâle, le philosophe de la troupe, le sage, le maître à penser; -un papillon femelle, épouse de la mante religieuse, dont la beauté est mise en valeur; -une veuve noire, représentée comme une femme fatale; -un scarabée mâle, représenté comme un gros simplet qui ne connaît pas sa force; -une chenille mâle, gros pépère qui se révèle pourtant très courageux et dévoué; -et un phasme mâle, complexé par son physique, mais présenté comme un être déterminé près à tout pour ses amis. Vous l'aurez compris, les qualités sont le lot des mâles. D'ailleurs, la parole leur revient très souvent. Ils sont à l'origine des initiatives, prennent les devants, surtout le groupe coccinelle/phasme/chenille. La mante religieuse est le stratège du groupe. Les deux femelles du groupes (sur 7 insectes), je ne les ai pas beaucoup vue en action. |
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pierregr inscrit le 31/08/2006 ![]() |
Très intéressant comme analyse. ![]() En fait, c'est comme ça dans la plupart des dessins animés, presque toutes les femmes ou les filles ont un rôle passif, genre la princesse qui attend son prince charmant, un chevalier qui fait plein de trucs, toussa. Et les hommes ont un presque toujours rôle actif. Ce n'est que le schéma ancestral du patriarcat qui se répète et qui est "collé" au monde animal. Ça ne me surprend qu'à moitié. Message modifié le 20/07 à 15:16:40 par pierregr. |
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naturalwoman inscrit le 26/05/2010 ![]() |
Oui, ça s'inscrit dans la continuité, mais il paraît que maintenant on accorde une place aux filles dans les récits pour enfants. Ayant une petite sœur, je regarde beaucoup les dessins animés, mais avec le regard de l'adulte féministe. Et je ne remarque pas que les filles ont un rôle moins passif qu'avant. Je constate une parfaite continuité, sous des dehors soi-disant modernes.
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naturalwoman inscrit le 26/05/2010 ![]() |
Prenons par exemple Le Roi Lion : le héros c'est le petit lionceau qui deviendra plus tard le roi. La patrilinéarité est mise en avant de façon presque risible, à coup de "mon fils" à répétition, de grandiloquence masculine et d'orgueil virile. Évidemment, le petit est proche de son père, sa mère c'est limite s'il s'en fiche pas.
Ce qui m'a le plus frappé, c'est le processus de montée sur le trône. A la fin du premier opus, Simba monte sur le trône seul, sous le regard de sa mère, de sa fiancée et des autres lionnes, dans une atmosphère majestueuse. Dans le deuxième opus, la fille de Simba, son héritière donc, ne monte pas seule sur le trône comme l'avait fait son père, mais avec... ses parents et surtout son mari. Une femelle ne peut donc pas prendre un royaume en main seule, il lui faut la supervision masculine. |
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reneedecw inscrit le 22/12/2009 ![]() |
comme je l'ai marquer sur le forum féministe, je suis contente qu'un topic comme ça existe car moi-même je suis poser ces questions et que je souhaite bosser là dedans + tard
j'ai remarquer dans les dessin-animé pour filles qu'on lui propose 2 choix a la gamine dans une seule série : soi être passive/soumise (ménagère, fée, fashion ...etc) ou soi être active/féministe (guerrière, héroïne, grand nombre de perso féminins qui s'impose...etc). y a un mélange de tout (ce qui est bien avec ce qui craint) pour moi ojamajo doremi -un des dessins animés culte de mon enfance- reflète bien ça : les personnages féminins savent toutes et sont très souvent présente (les magiciens c'est de la merde à côté), apprentie ça pour être bonne maman et ménagère, ont voit rarement les perso en apprenti se battre physiquement ...etc |
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naturalwoman inscrit le 26/05/2010 ![]() |
Justement, tu fais bien de parler des productions japonaises.
Parmi les plus connus, commençons par Dragon Ball Z, manga cultissime chez les enfants et les ados (moi-même j'ai vu toute la série ![]() Mais il en est un qui sort plus ou moins du lot. Il s'agit de Lady Oscar (ah, Lady Oscar ![]() Quoique, en approfondissant la réflexion, cela démontre bien une chose: que les qualités dites "masculines" ne sont en aucun cas naturellement présentes chez les hommes et naturellement absentes chez les femmes. L'éducation est primordiale: sinon, notre chère Lady n'aurait pas pu en être dotée, puisque femme, elles auraient été naturellement absentes chez elle et même l'éducation n'y aurait rien changé. Elle a pu les cultiver parce que les conditions favorables étaient réunies. Message modifié le 20/07 à 19:27:06 par naturalwoman. |
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Canna![]() inscrit le 16/03/2011 ![]() |
Je ne connais pas les films d'animation dont vous parlez mais je connais bien mieux les animes japonais.
le 20/07/2011 à 19:23:38, naturalwoman a dit : Parmi les plus connus, commençons par Dragon Ball Z, (...) A part Videl et C-je sais plus combien, aucune femme. Juste la mère de Sangoku, parfaite mère de famille au foyer, idem pour la femme de Vegeta dont le nom m'échappe. Aaah Naturalwoman, Dragon Ball Z est la suite de Dragon Ball. La femme dont tu parles est la femme de Sangoku (je crois qu'ils se sont rencontrés à un tournois, elle combattait) et la mère de Sangohan. Elle est devenue la parfaite femme et mère au foyer suite à un apprentissage. La femme de Vegeta s'appelle Bulma (tous les jeunes garçons devenus hommes s'en souviennent car cette 1ère série comporte des scènes plutôt dénudées). Elle est, depuis son enfance, celle qui invente les capsules qui se transforment en moyens de transports, maisons, etc. C'est une génie bricoleuse ! Sans elle, il aurait été impossible de récupérer toutes les boules de cristal. J'ai aussi vu Lady Oscar, la fin est triste et oui, c'était la révolution. |
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naturalwoman inscrit le 26/05/2010 ![]() |
Aaah Naturalwoman, Dragon Ball Z est la suite de Dragon Ball. Je sais. ![]() La femme dont tu parles est la femme de Sangoku (je crois qu'ils se sont rencontrés à un tournois, elle combattait) et la mère de Sangohan. Elle est devenue la parfaite femme et mère au foyer suite à un apprentissage. Et c'est là le devenir de pas mal de femmes pourtant très douées dans les études, mais qui une fois mariées et avec des enfants, se retrouvent au foyer. Comme quoi, une femme ne peut pas envisager librement une carrière dans un domaine, contrairement à un homme qui n'a pas ces contraintes. La femme de Vegeta s'appelle Bulma (tous les jeunes garçons devenus hommes s'en souviennent car cette 1ère série comporte des scènes plutôt dénudées). Elle est, depuis son enfance, celle qui invente les capsules qui se transforment en moyens de transports, maisons, etc. C'est une génie bricoleuse ! Sans elle, il aurait été impossible de récupérer toutes les boules de cristal. Voilà, c'est Bulma! Effectivement, elle travaille dans un labo, mais, me semble-t-il, sous la supervision de son père. Une femme qui dirige seule un labo aussi capital pour la série, faut pas trop rêver non plus. On remarquera qu'autour de chaque femme dotée d'un peu de responsabilités, il faut toujours qu'on mette un homme (son père, son frère, son mari, etc.). Alors que les hommes dirigent les choses seuls. La femme de Sangoku par exemple passe plus pour une emmerdeuse que fuit notre héros à chaque occasion, que comme une partenaire égale. |
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pierregr inscrit le 31/08/2006 ![]() |
@naturalwoman, c'est exactement ce qui a toujours existé et qui est pour moi, la preuve flagrante de la prégnance patriarcale : une femme est soit cantonnée à des rôles secondaires/passifs, soit elle a un rôle actif mais sous la supervision du père/du mari/du frère. Pour faire court, elle est toujours assistée car on estime qu'elle n'a pas la possibilité d'agir seule, sans qu'un homme n'ait son mot à dire. Et dans les 3/4 de l'humanité aujourd'hui, c'est encore une triste réalité. ![]() Ce contrôle de sa vie montre bien qu'on ne la considère pas comme une personne adulte. Car ce sont les enfants ou les gens inaptes (handicapés mentaux) qui ont besoin d'une supervision. Les dessins animés ne font donc que reproduire ce schéma d'assistance. |
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naturalwoman inscrit le 26/05/2010 ![]() |
Non seulement cela, mais en plus les quelques productions grand public où les femmes sont courageuses, fortes et combattives le sont en se faisant passer pour un homme (ex: Mulan). En tant que femme, ça ne passera pas. |
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pierregr inscrit le 31/08/2006 ![]() |
Arf, je l'avais oubliée, cette "astuce". Se déguiser en homme pour être crédible. Quand je pense que des gens nient la prévalence des hommes sur les femmes. Si les femmes avaient le même "poids" que les hommes, elles ne devraient pas se déguiser en homme pour qu'on les écoute sérieusement et qu'on arrête de les réduire à leur physique. |
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naturalwoman inscrit le 26/05/2010 ![]() |
Les productions Disney sont les plus connues des enfants (dont moi-même autrefois), et ce sont celles qui véhiculent le plus de stéréotypes de genre et de sexisme. La liste est longue.
Commençons par : Blanche neige et les sept nains. Le rôle des hommes: à part les nains, il n'y a que deux hommes en jeux. Un qu'on ne voit pas, le roi, père de Blanche neige. C'est un homme bon, juste, mais dépassé. Beaucoup d'hommes dans la vie de tous les jours sont présentés ainsi: au fond, ce sont des types biens, mais ils sont manipulés par leur épouse acariâtre et un peu sado sur les bords. L'autre, c'est le prince, véritable gentleman, bon chanteur, sur son blanc destrier, venu réveiller à la vie notre chère Blanche neige. Les nains, eux, sont de bons travailleurs, dévoués, prêts à braver le danger pour sauver leur chère princesse. Ah si, j'oubliais le chasseur. Il a la main sur le cœur, il ne peut pas tuer Blanche neige, et tue donc une biche à sa place. Le rôle des femmes maintenant: là ça devient intéressant. Il y en a deux: Blanche neige, jeune femme douce, fragile, naïve comme une nonne, craintive (elle se sauve lorsque le prince s'approche le plus pacifiquement du monde d'elle), et une vraie fée du logis (elle a remis à neuf la maison des nains, trop sympa BN!). Bref, un cliché ambulant tout en couleurs. Quant à sa belle-mère, alors là. La représentation classique de la belle-mère selon la culture populaire: une femme obsédée par sa beauté, prête à tuer plus belle qu'elle par jalousie, elle manipule son pauvre mari sans défense, et surtout... comme les féministes, c'est une vilaine sorcière (sauf qu'elle, s'en est une vraie, moi j'arrive pas à transformer un lapin en citrouille, j'ai beau essayer, dois pas avoir assez de doigté... ![]() Que dire? Que c'est affligeant: avoir le choix entre la nunuche écervelée et la créature du Mal, BN est tellement adorable que je vais pas me permettre la comparaison avec "choisir entre la peste et le choléra". Bref, c'est une bien belle alternative que l'on donne aux petites filles: soit vous êtes d'adorables petites créatures fragiles, obéissantes et dévouées à votre rang, et le prince charmant viendra vous chercher avec son beau cheval blanc (vous aurez même le droit de monter dessus, vous rendez compte!), soit vous deviendrez une vilaine sorcière qui finira foudroyer par la vengeance des Cieux, oubliée et honnie à tout jamais... Message modifié le 21/07 à 11:11:51 par naturalwoman. |
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pierregr inscrit le 31/08/2006 ![]() |
Pile tu perds, face tu gagnes pas. ![]() |
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naturalwoman inscrit le 26/05/2010 ![]() |
Pas mal! Effectivement, c'est la morale à en retenir.
Prochain dessin animé, Peter Pan. Là aussi, vous allez voir, c'est génial comme mise en scène. Message modifié le 21/07 à 11:25:25 par naturalwoman. |
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Canna![]() inscrit le 16/03/2011 ![]() |
Les films d'animation japonaise sont différents, j'ai beaucoup apprécié "Le voyage de Chihiro" d'Hayao Miyazaki ![]() |
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Elodie =D inscrit le 22/07/2011 ![]() |
Pour vos allusions aux contes de fées, je ne suis absolument pas d'accord de la vision que vous avez.
Est ce que vous connaissez le livre psychanalyse des contes de fées de Bettelheim? En fait il démontre que le conte de fées est le support de l'évolution de l'enfant, qu'il est essentiel a son développement. Après il est tout a fait vrai que les versions actuelles du conte, par disney par exemple, sont tout a fait nullisime, car pour être efficace le conte doit faire appel à l'imaginaire de l'enfant, ce que disney ne fait pas du tout. Et il a aussi la violence. Aujourd'hui on élague tout ce qu'il y a de violent dans les contes, et on les réadapte, mais il perdent toute leur valeur. L'enfant fait face a des situations et des fantasmes très violent à l'intérieur de lui même, il doit se déculpabiliser. Dans disney la mère de blanche neige veut le coeur de sa fille, dans le conte original elle veut qu'on lui apporte pour le dévorer. Un enfant ne s'identifie pas à un personnage de son sexe, il peut s'imaginer être tous les personnages a la fois, c'est ce qui lui permet de prend des leçons de ce qu'on va lui lire. Je peux si vous voulez développer tout ça dans un topic a part, car sérieusement, le conte sur lequel sont basé les dessins animé est parfait, c'est disney qui en a fait une machine a fric, une histoire sans aucun sens. Pour l'exemple de Blanche neige, naturalwoman, je peux aussi te montrer ce que Bettlheim propose comme analyse, tu verras c'est passionant! En fait les enfants ont besoins des clichés et des symboles pour assimiler les choses, et énormément de contes existent pour aider l'enfant à réaliser son complexe d'oedipe. |
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naturalwoman inscrit le 26/05/2010 ![]() |
@ Elodie,
Le sujet d'analyse ici n'est pas la psychanalyse du conte (je ne suis pas psychologue, donc je n'ai pas la méthodologie pour le faire), mais le sexisme dans les productions audio-visuelles. Après, de savoir si Disney ou tout autre studio respecte scrupuleusement l'état d'esprit initial du conte, c'est une autre affaire. Il faut répondre strictement à la problématique posée, ne pas s'égarer vers d'autres sentiers, certes, connexes, mais hors du sujet. Disney reprend à son compte les histoires que l'on racontait aux enfants, afin de les socialiser d'une certaine façon: aux femmes l'intérieur, la douceur, la fragilité, la protection, aux hommes l'espace public (voire le monde), la force, le courage et l'inventivité. Et si tu trouves que les enfants ont besoin de clichés, alors il ne faut s'étonner que plus tard ils deviennent les adultes que nous savons et qu'ici nous dénonçons: intolérants, sexistes, racistes, homophobes, etc. Enfin, soit très prudente avec le complexe d'Oedipe: je te renvoie à de la lecture très sérieuse, qui démontre par les écrits mêmes de Freud, que ce concept est une pure invention de son auteur pour légitimer les abus sexuels des pères envers leurs filles, assez répandus à son époque. Comme la figure du père est sacrée, intouchable, il était impensable de les condamner sur la parole de leurs filles traumatisées à vie. Il a donc inversé le raisonnement, leur faisant croire que c'était elles qui n'assumaient pas leur attirance sexuelle pour leur père. Je te renvoie à une petite liste d'articles, que tu dois absolument lire. Pierre te renseignera également, c'est lui qui m'a lancée sur cette piste, et il avait entièrement raison: Partie 1: Le complexe d'Oedipe: belle découverte ou perverse invention? http://lmsi.net/Le-complexe-d-OEdipe-decouverte-ou Partie 2: La théorie de la séduction. http://lmsi.net/La-theorie-de-la-seduction Partie 3: Le tournant oedipien. http://lmsi.net/Le-tournant-oedipien Partie 4: La faute à l'enfant? http://lmsi.net/La-faute-a-l-enfant Partie 5: La violance du psy. http://lmsi.net/La-violance-du-psy N'oublie surtout pas que Freud était un grand misogyne, et qu'il a fait de ses fantasmes et blocages une universalité parmi les humains. Ses théorie sur les femmes et les petites filles sont ridicules et légitiment les violences diverses et variées que le patriarcat inflige aux femmes. Et méfie-toi aussi de ce que peuvent dire les psychologues et autres psychiatres, non pas qu'ils aient forcément tort, mais tout dépend de leurs postulas de départ. Quant à l'identification des enfants, ne sous-estime pas les processus inconscients en oeuvre. Une fille s'identifiera aux personnages féminins la plupart du temps, à la représentation que la société lui donne de"la femme" (sinon, comment crois-tu que toutes les femmes acceptent de s'épiler sans se poser de questions?). Si ça ne marchait pas, la société et les dominants n'y auraient pas eu recours depuis des siècles et des siècles. Regarde aussi ce que dit MIEL sur les contes pour enfants: certains sont des outils terriblement efficaces de la répression sexuelle à destination des enfants (ex: le petit chaperon rouge, la belle au bois dormant). |
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naturalwoman inscrit le 26/05/2010 ![]() |
J'enchaîne maintenant avec Peter Pan de Walt Disney.
Alors, Peter Pan, tout le monde sait, c'est l'enfant qui ne veut pas grandir, qui fuit les responsabilités, et qui vit au pays imaginaire avec une bande de copains (tous des gars), passant leurs journées à s'amuser, faire la sieste et manger. L'histoire commence par la visite de la famille Darling: -la mère, parfait stéréotype de la mère de famille de bonne société, belle, coquette, distinguée, douce et dévouée aux siens, elle croit à Peter Pan, pensant qu'il s'agit là de l'esprit de la jeunesse; -le père: "Mr Darling était un homme pragmatique"; il cherche sans cesse à imposer son autorité, et a des attitudes très paternalistes (pas paternelles, paternalistes), le "bon père de famille" du Code civil, en gros. Les enfants: -Michel, le petit dernier, qui se prend pour Peter Pan, très alerte et dynamique; -Jean, le philosophe, le savant qui s'intéresse aux choses sérieuses, qui veut tout étudier; -Wendy, l'aînée, qui raconte les histoires de Peter Pan et y croit dur comme fer; niveau qualités: RAS. Quoique: PP veut qu'elle soit leur maman (rôle naturelle obligatoire de la femme). Vous l'aurez compris, pour Disney, les femmes sont des mannequins; très belles, mais pas beaucoup de matière grise ou de muscles en action. Maintenant, quelques situations révélatrices du sexisme ambiant. Déjà Peter Pan est un charmeur, un séducteur: il a son harem. La fée Clochette bien sûr, secrètement amoureuse de lui, très jalouse de Wendy, tellement qu'elle n'a pas hésité à la livrer au capitaine Crochet. Lili la tigresse aussi, fille du chef indien, que Peter Pan a sauvé de la mort; les sirènes, qui parlent comme des prostituées appâtant le client et qui sont aussi jalouses de Wendy (elles ont voulu la noyer, sous l’œil amusé de PP). Décidément, les femmes sont très jalouses, comme des tigresses dirais-je... D'ailleurs, si les enfants perdus, Wendy et ses frères se sont retrouvés entre les mains du Capitaine Crochet, livrés à une mort certaine, c'est bien à cause de la jalousie de Clochette. La femme, celle qui cause la perte de tous par son impulsivité, son irrationalité et ses sentiments compulsifs. Un peu comme Pandore, qui, trop curieuse, a ouvert la boîte renfermant tous les malheurs qui se sont répandus parmi l'humanité. Le capitaine Crochet, très malin, ne manque pas de le souligner: "Une femme jalouse se fait mener par le bout du nez". PP viendra malgré tout sauver tout le monde en risquant sa vie. D'ailleurs, est-ce un hasard si la fée Clochette ne parle pas? Lorsque PP rencontre Wendy et que celle-ci se présente et parle de façon ininterrompu, PP lâche nonchalamment: "Les filles sont trop bavardes". Et Wendy, loin d'avoir une quelconque conscience féministe, se tait, quelque peu gênée. La différence entre elle et ses frères est d'ailleurs bien marquée: à Wendy la mise en valeur de son physique, de sa douceur, aux frères la mise en valeur de leur intelligence, de leur combativité, de leur audace et de leur courage. Lorsqu'ils visitent le pays imaginaire, Wendy part avec PP rendre visite aux sirènes, ces belles chanteuses charmeuses d'hommes (pas choisies au hasard, hein...), alors que les frères vont avec les enfants perdus à la chasse aux Indiens. Tout ceci ne relève en aucun cas du hasard ou de coïncidences. Il s'agit là du reflet d'une certaine mentalité, d'une certaine organisation sociale, d'une hiérarchisation des sexes que l'on inscrit dans l'esprit des enfants par le biais d'un média ludique et instructeur. Un scénario ne laisse jamais rien au hasard. Message modifié le 23/07 à 13:30:21 par naturalwoman. |
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reneedecw inscrit le 22/12/2009 ![]() |
comme le dit mon père a propos de Disney : "que c'est un monde sans poils,sans sang, sans trou de balle, plein de barbie ..."
ce qui n'est pas faux, d’ailleurs a propos de cendrillon dans Disney les méchante sœur n'agonisent pas des masses avec la petites godasse alors qu'il parait que dans le vrai comte, ont ampute leurs pieds (scène gore) pour bien faire rentrer la chaussure histoire qu'on croit que sont l'une d'elles la future femme du prince . conclusion : les comte de fée d'origine sont + violent que les navets de Disney Message modifié le 23/07 à 17:31:15 par reneedecw. |
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Elodie =D inscrit le 22/07/2011 ![]() |
Désolée si j'ai amorcé un hors sujet =) mais le lien entre les histoires de disney et le conte de fée est là et je pensais que sa serait bien d'en parler. Je suis très troublé sur ce que tu avance a propos du complexe d'oedipe car je me rappelle moi même avoir vécu le phénomène de l'attirance envers le père, et j'ai vu mes frère et soeur aussi dans ce cas. Que freud l'ai utilisé pour légitimiser des choses horribles ou pas, l'observation du phénomène était déja là puisqu'il remonte a l'écriture D'Oedipe Roi
Ton analyse de peter pan est super en fait ![]() Pour les clichés, je pensais surtout aux symboliques: la sorcière / la mère / la foret / l'ogre / le père... Bettelheim dit que la sorcièreet la mère représentent les deux côtés de la mère de l'enfant : celle qui punit et celle qui protège. Pareil pour l'ogre et le père. L'enfant peut ainsi ressentir des sentiments très violents a l'égar d'une mère qui punit et déculpabiliser cette haine car dans le conte c'est une personne séparée de celle de la mère. Les "clichés " sont donc dans le conte des images qui sont peine de sens et qui touche directement l'inconscient de l'enfant. Disney a gardé le cliché et supprimé la symbolique, car il recrée des images plate dans lesquel l'enfant ne s'investit pas, il reçoit une leçon de morale uniquement. (sois comme la belle princesse blonde) sur ce point on est d'accord ![]() Mais je tenais tout de même a revaloriser le conte pour enfant , parce que les histoire dans les livres qu'on leur raconte aujourd'hui sont tout a fait débile. Je vais lire tout tes articles et essayer de remettre un peu tout ça en question mais n'as tu pas toi même vécu le phénomène du complexe d'oedipe? ça n'est pas qu'un mythe quand même =D |
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pierregr inscrit le 31/08/2006 ![]() |
Déjà, l’attirance n’est pas vécue par TOUS les enfants vis-à-vis du parent de sexe opposé. Moi, je n’ai aucun souvenir d’avoir été attiré par ma mère. En fait, Freud observe bien ce qui se passe chez certains enfants mais l’interprètent mal. L’inconscient des parents « communique » avec l’enfant. Celui-ci est comme un buvard (c’est Françoise Dolto qui disait ça) qui boit tout ce qu’il/elle ressent de ses parents. Donc, si l’enfant se sent subitement attiré par un de ses parents, c’est l’inconscient de l’adulte qui « ordonne » à l’enfant de s’intéresser à lui/elle. Ça peut paraître bizarre mais c’est la réalité. D’ailleurs, certains pédophiles disent que les enfants demandent d’avoir des relations sexuelles, ce qui est sans doute vrai mais c’est tellement le pédophile le pense, il y a comme une transmission de pensée qui se fait et l’enfant exprime ce que l’adulte a pensé. |
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Elodie =D inscrit le 22/07/2011 ![]() |
Je suis d'accord avec cette théorie de transmission, mais est elle applicable aux enfants das ce cas d'attirance, car sinon un enfant serait attiré par ses deux parents, et par ses grands parents, cat je ne crois pas que cette attirance soit si peu fréquente que tu le dis. Ou alors les parents croient qu'elle doit arriver et la provoque inconsciemment. ce qui serait fort dangereux je pense |
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pierregr inscrit le 31/08/2006 ![]() |
Je n’ai pas dit qu’elle était peu fréquente, j’ai dit qu’elle ne concernait pas tous les enfants, ce n’est pas pareil. Les grands-parents ne font « normalement » pas partie du quotidien des enfants, du moins dans notre monde occidental et dans la majorité des cas (il y a toujours des exceptions). Mais il se pourrait que l’attirance aille vers un grand père/grand frère/cousin, etc. |
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