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pierregr inscrit le 31/08/2006 ![]() |
le 03/05/2011 à 14:09:53
On a parlé dans un autre sujet du capitalisme qui serait à combattre plus que le patriarcat.
Voici de quoi y réfléchir http://www.alternatives-internationales.fr/les-nouvelles-concubines_fr_art_914_48571.html Il s'agit d'un livre intitulé "les nouvelles concubines", qui parle de la Chine, de Hong-Kong Derrière les succès économiques, une croissance de 9% et un tout nouveau statut de premier exportateur mondial, se cache une société chinoise bouleversée par la corruption, l'exode rural, la traite des être humains et bien d'autres maux encore. Les cellules familiales sont elles aussi malmenées: en ville, 20 à 30% des hommes entretiendraient une deuxième épouse (ernai). Une "expression ostentatoire de richesse et de réussite sociale", plus visible et répandue chez les riches cadres, mais qui touche toutes les couches sociales, comme en témoignent le journaliste Pierre Tiessen et l'avocat Zheng Baichun, fondateur, en 2006, de la première structure d'aide juridique aux concubines. Du sordide (viols, pauvreté des relations affectives au sein des couples légitimes, notamment ceux qui se sont formés à l'époque de la Révolution culturelle, suicides liés aux violences conjugales, dénuement des mères célibataires, etc.) au vaudeville (cohabitation tumultueuse des concubines, dénonciations par internet…), nos deux auteurs dépeignent un phénomène de société qui touche des centaines de milliers de femmes sur le continent et Hong-Kong (100 000 pour la seule province du Guangdong). Ce reportage est loin de l'étude savante La Vie sexuelle dans la Chine ancienne de Robert Van Gulik (Gallimard), mais au travers des ernai apparaît une République populaire où il est encore difficile de divorcer et où le sexe se marchandise plus que jamais (2 000 sex-shops ouverts en cinq ans à Pékin, 90% des 35 000 fonctionnaires impliqués en 2008 dans des affaires de pots-de-vin entretenaient des relations adultérines). Je suis proche des idées de l'extrême-gauche mais cela n'empêche pas de voir avec lucidité que même dans les systèmes politiques se revendiquant communistes, la condition des femmes n'est pas plus enviable. Le patriarcat se fiche pas mal du système politique en place, il continue son chemin au gré des changements de régime. |
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Corrigan Naufragé Cosmique inscrit le 03/07/2006 ![]() |
La Chine serait communiste ???
![]() ça se saurait, non ? |
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naturalwoman inscrit le 26/05/2010 ![]() |
Pierre,
La Chine se trouve en Asie, continent où d'après les démographes il "manque" 100 000 femmes. Je pense qu'il risque d'y avoir encore plus de problèmes à long terme pour les femmes, qui vont devenir une "denrée rare". D'ailleurs, il me semble que dans certaines régions de Chine, vers le Viêtnam et le Cambodge, on "achète" des femmes pour les épouser, car elles sont en déficit démographique par rapport aux hommes. Sinon, effectivement, l'Histoire nous montre que quelque soit le régime politique ou l'idéologie, la condition des femmes est la même, à des différences près. ![]() |
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naturalwoman inscrit le 26/05/2010 ![]() |
Voici un article traitant de ce sujet:
http://www.monde-diplomatique.fr/2006/07/ATTANE/13601 Message modifié le 03/05 à 17:41:50 par naturalwoman. |
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pierregr inscrit le 31/08/2006 ![]() |
Merci Naturalwoman pour le lien. J’avais déjà lu cette phrase qui veut tout dire
Dans les campagnes chinoises, on sait qu’il faut « élever un fils pour préparer sa vieillesse », puisqu’on ne touchera jamais de pension de retraite. « Elever une fille », dit un dicton chinois, c’est « cultiver le champ d’un autre » ; pour les Indiens, c’est « arroser le jardin de son voisin ». La violence s'aggrave en Inde dans des endroits où il n'y a plus de femmes. Les hommes sont uniquement entre eux et ça dégénère souvent en bagarre, certains iraient même "voler" des femmes en Chine. Les femmes seraient un facteur apaisant en cas de poussée de testostérone ? Message modifié le 03/05 à 17:51:43 par pierregr. |
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naturalwoman inscrit le 26/05/2010 ![]() |
Si la situation n'était aussi tragique, on pourrait se permettre de dire avec humour que l'on ne peut avoir "le beurre et l'argent du beurre".
certains iraient même "voler" des femmes en Chine. Tu peux même employer le présent de l'indicatif, c'est avéré. C'est ce dont je parlais plus haut sauf qu'on peut aussi les acheter. Objétiser les femmes est quelque chose de commun à toutes les civilisation: ici elles sont utilisées comme faire-valoir, pour vendre une caisse ou un pot de yaourt, là-bas elles sont considérées comme un "champ" ou un "jardin". Au fait, comment appelle-t-on déjà un être vivant sur deux pattes, avec deux bras, une tête et qui cause? Attends, me souviens plus, je crois que ça s'appelle un "être humain", corrigez-moi si j'ai faux. Mais bien sûr, il y aura toujours des mauvaises langues pour dire que les femmes sont heureuses et qu'elles choisissent de subir tout cela. Ont-elles également choisi, lorsqu'elles sont à l'état de foetus ou à la naissance, de subir un infanticide? |
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pierregr inscrit le 31/08/2006 ![]() |
le 03/05/2011 à 14:23:36, Corrigan a dit : La Chine serait communiste ??? Quel farceur, ce Corrigan. Toujours le mot pour rire quand on parle des horreurs qui touchent les femmes. Je ne suis pas un spécialiste d’économie politique mais il me semble que le capitalisme est un phénomène assez récent, qui remonte au 19ème siècle. Donc même si la Chine n’est pas communiste (j'avais pris mes précautions en parlant de pays se revendiquant commiunistes), la misogynie féroce qui y a sévi pendant des siècles n’avait rien à voir avec le capitalisme. Je rappelle que dans ce pays, c'était "la mode" pendant des siècles pour les femmes d'avoir des petits pieds mais on ne les obtenait qu'en bandant les pieds des petites filles pour les empêcher de grandir, causant ainsi de grandes souffrances et obligeant les femmes à marcher difficilement, avec des pieds minuscules, pas prévus pour supporter un corps normal. Je ne sais pas si des femmes en sont mortes mais on peut parler de torture. C'était aussi des formes de mode mais à remettre dans le contexte patriarcal du contrôle du corps des femmes par les hommes. C’est pareil pour l’Inde, les femmes ont payé un lourd tribut également, voir les veuves obligées de s’immoler si leur mari mourait, sans parler du foeticide, depuis qu’on a mis en place des restrictions sur le nombre d’enfant. Donc, le régime politique n’a malheureusement rien à voir avec les droits des femmes. Ils sont bafoués partout, dans les démocraties, dans les dictatures, bref, cela indique que le la chute du patriarcat n’est pas lié à un changement de régime politique. Message modifié le 04/05 à 20:57:47 par pierregr. |
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naturalwoman inscrit le 26/05/2010 ![]() |
Je viens de lire un article très intéressant sur le blog de Hypathie (http://hypathie.blogspot.com/) intitulé "Le féminisme ou la mort":
http://hypathie.blogspot.com/2010/12/le-feminisme-ou-la-mort-le-manifeste.html Attention, il y a des citations plus-haineuse-tu-meures! Même Vanneste et Boutin à côté c'est de la branlette. Je mets juste ici la conclusion : "Conclusion : qu'ils soient réformateurs ou révolutionnaires, communistes révisionnistes ou gauchistes, les plus contestataires des hommes pris en bloc sont toujours masculinistes, phallocrates et machos". |
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pierregr inscrit le 31/08/2006 ![]() |
Merci naturalwoman, j'aime bcp le blog d'hypathie. Je cite une autre partie de son blog qui est raccord avec ce sujet
Les révolutions : française de 1789, bolchévique de 1917 en Russie, en refusant de considérer le cas particulier des femmes en les classant dans les prolétaires ouvrières comme leurs maris, niant leur oppression dans le mariage et le travail gratuit à la maison, ont failli à établir une meilleure situation des femmes ; en France, elles n'ont pas été incluses dans le suffrage pourtant dit universel, et en URSS, si elles étaient majoritaires à exercer la médecine pour ne citer que ce seul exemple, cette profession était totalement déconsidérée là-bas et mal payée. Deux femmes ont vu que les femmes étaient les oubliées des révolutionnaires de leur époque : Olympe de Gouge en France et Alexandra Kollontaï en URSS. Pendant la guerre d'Indépendance de l'Algérie, si elles combattaient clandestinement et subissaient comme les hommes les tortures réservées aux militants de l'indépendance, après les accords d'Evian on les prie de rentrer dans "leur cuisine" sans faire de manières ! Pire, aujourd'hui, un code familial dégrade leur indépendance et leur liberté dans le mariage et la famille. Les chinoises se sont vu imposer de façon totalitaire la politique de l'enfant unique et pas plus là qu'ici, on n'a reconnu leur oppression particulière : celle de mule à tout faire gratuitement au sein de la famille. La lutte des classes ne reconnaît que l'ouvrière prolétaire, pas l'épouse productive au sein du foyer, imitant en cela le système capitaliste ! Et il est à noter que ces deux systèmes détruisent à l'identique des ressources irremplaçables et épuisent la nature. Et oui, même la lutte des classes oublie une bonne partie des femmes. Dans les années 70, quand les premières militantEs féministes se réunissaient entre elles seulement concernant le boulot, des militants CGT ont fait irruption pour empêcher les femmes d'être entre elles pour discuter ! Ils ne toléraient pas ce cercle fermé, alors que les réunions uniquement composées d'hommes étaient monnaie courante. Elles peuvent rester entre elles pour parler tricot ou maternité mais pas pour parler de boulot, affaire trop importante à laisser entre les mains des hommes. Ceux qui défendent le "prolétariat" ne sont pas tellement différents des autres, finalement. Message modifié le 21/06 à 17:47:40 par pierregr. |
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naturalwoman inscrit le 26/05/2010 ![]() |
Voici une interview très instructive sur la perception du sexisme et des rapports hommes-femmes en Chine, pays officiellement communiste et culturellement différent de l'Occident.
Pan Suiming est reconnu en Chine et à l'étranger comme un des plus grands spécialistes de la sexualité. Défenseur majeur de la liberté sexuelle, Pan Suiming est professeur de sociologie à l'Université du Peuple à Pékin, où il dirige l'Institut de la Sexualité et du Genre qu'il a fondé en 1993. A la lumière des questions soulevées par l'affaire DSK en France, Lucas Monteil, spécialiste des questions de genre et de sexualité en Chine, l'a interrogé sur un aspect méconnu du géant... Donc, déjà, nous avons là la parole de quelqu'un qui connaît le pays, qui s'est spécialisé dans le domaine de la sexualité (même si très vague comme domaine d'études, mais comme il est sociologue, on comprend que c'est plus orienté perception sociale du sujet) et qui est engagé personnellement dans une cause. Comment « l'affaire DSK », déclenchée par l'arrestation du directeur du FMI accusé de tentative de viol, a-t-elle été perçue en Chine ? Déjà, les Chinois dans leur ensemble pensent comme les Français: un homme aussi puissant que DSK, qui peut avoir des femmes facilement, ne peut pas avoir fait un tel faux pas. Mépris de la victime, doublé d'un mépris des femmes. Ensuite, comme ici, on pense que le viol est une affaire de frustration, de misère sexuelle. Ben voyons. Des hommes mariés violent des femmes mais aussi des enfants, les prostituées sont régulièrement violées par les clients. Mais les clichés ont la vie dure. De même, si une femme ne porte pas plainte tout de suite, alors elle ment (donc négation totale de l'expérience traumatisante que représente un viol, et face auquel les femmes ne réagissent pas toutes de la même façon). Cette agression présumée et les réactions qui ont suivi son annonce en France ont engendré un vif débat sur le sexisme des élites. Quelle place les institutions de la République Populaire de Chine réservent-elles selon vous aux femmes ? Pour le premier paragraphe, la situation est identique à ce qui se passe en France. Par contre, les droits des femmes ont été améliorées grâce aux mouvements féministes en France, alors qu'en Chine c'est venu d'en haut, pas de la société. Vous avez été parmi les premières personnes à défendre avec force la liberté sexuelle dans la Chine post-maoïste. Mais les problèmes du viol et du harcèlement sexuel, combattus en Occident par les mouvements féministes, ont-ils été posés en Chine ? Le viol, comme le souligne le Professeur, est condamnable pas parce qu'il porte atteinte à l'intégrité et à la dignité d'une femme, mais parce que c'est un moyen illégal d'obtenir du plaisir sexuel. On croit rêver, mais non. En fait, les femmes, on s'en fout, ce qui importe c'est de maintenir une certaine "morale" sexuelle. Cliché qui a la vie dure ici aussi: le violeur est forcément un type mauvais, un bandit, un voyou. Exit donc la culpabilité des "hommes respectables", comme les pères de famille, les hommes investis de pouvoir et d'autorité, les hauts placés. Sans parler du viol conjugal qui n'est pas reconnu (le mari a tous les droits, y compris celui de forcer sa femme). En France, beaucoup résistent à penser ce qu'il y a de politique dans les questions sexuelles, avec l'Amérique en épouvantail. Quelle est plus généralement la place de ces questions dans le domaine public chinois ? Donc, comme le signale le journaliste à la fin de l'article, dire que "le privé est politique" (fameux credo féministe) ne signifie pas la même chose pour les Chinois: pour nous féministes, cela signifie que même le privé est régi par des rapports de pouvoir; pour les Chinois, cela voudrait dire que le privé est réglementé par l'Etat, donc qu'il s'agit de totalitarisme. Que la liberté sexuelle doive être préservée de la politique ne signifie pas que les normes sexuelles ne soient pas politiques. De telles normes (sexisme, homophobie...) ne peuvent-elles pas être changées en Chine ? Source: http://observatoire2.blogs.liberation.fr/diversite/2011/07/dsk-le-sexe-et-le-politique-vu-de-chine. html |
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pierregr inscrit le 31/08/2006 ![]() |
C’est difficile pour nous qui vivons en Occident de se rendre compte de ce qui se passe en Chine. Je pense aussi qu’il faut distinguer la Chine des grandes villes et la Chine rurale. Les mentalités sont très différentes. C’est très instructif, on retrouve des points communs concernant la position sur le viol et l’agression sexuelle avec ce qui se passe en Europe. Comme quoi, le patriarcat ne connaît pas de frontières. |
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naturalwoman inscrit le 26/05/2010 ![]() |
Oui effectivement, d'où l'intérêt je trouve d'avoir la parole d'un Chinois instruit et impliqué dans la réforme de la société. C'est sûr, et ceci est commun à tous les pays, que le quotidien en milieu citadin et le quotidien en milieu rural sont différents: la promiscuité des campagnes ne permet pas ce que permet l'anonymat des grandes villes. Mais que ce soit dans l'un ou l'autre contexte, les mentalités demeurent très imprégnées par le patriarcat, à des degrés différents bien sûr. |
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