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Topic "Le genre : masculin - féminin" (Messages 201 à 225 sur 237) Fil RSS des messages de ce topic
Dernier message par naturalwoman, le 05/11 à 14:15:37
 
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naturalwoman
inscrit le 26/05/2010
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le 26/07/2011 à 16:51:19
Acces au message Le genre : masculin - féminin
J'espère néanmoins que "raciste" ne s'adresse pas à moi, sinon c'est de la diffamation.


Je sais pas pourquoi tu te sens visé; si je pensais que tu étais raciste, je te l'aurais dit clairement, t'inquiète pas.

Regarder les "autres" signifie simplement ce que font les médias aujourd'hui: parler du sexisme des Arabes, des Noirs et oublier celui des "bons Français". Et il serait bon de ne pas mélanger les pinceaux: on ne parle pas ici de multiculturalisme et autres alibis qui permettent toutes les dérives au nom de la "culture". Ensuite, la reine Elizabeth ne fait pas partie des "autres" mais de la culture dite occidentale. Donc on ne détourne pas le regard en parlant d'elle, mais on regarde la culture occidentale. Ce que je suis en train de dire ici: il n'y a pas que les Noirs et les Arabes qui sont sexistes (ou les Japonais), les Français le sont tout autant, sous des modalités différentes. Détourner ne veut pas dire qu'on ne doit pas regarder le sexisme des "autres"; il veut dire qu'on ne doit pas regarder que le sexisme des "autres".

Et non, malheureusement les mentalités ne changent pas. Il n'y a qu'à entendre parler les jeunes lycéens (il n'y a pas si longtemps de cela, j'étais lycéenne), ils ont complètement intégrés les stéréotypes de genre et sont pour beaucoup très homophobes (j'en ai personnellement souffert). Sans parler aussi des mouvements féministes qui dénoncent sans cesse les mêmes choses (pour plus de détails, les consulter). La simple réaction générale face à l'affaire DSK démontre clairement le traitement différent réservé aux hommes et aux femmes.

Et pour finir, il ne s'agit évidemment pas de ma lecture: je ne porte pas un regard différent sur les hommes et les femmes, la société oui (là pour le coup, je prendrais presque cela pour de la diffamation; à moins que tu ais compris "lecture de la société" comme "société" en tant qu'objet et non en tant que sujet). Mais si tu trouves que ce n'est pas vrai, grand bien te fasse. En tant que femme, je sais ce que je vis et ce que des tas d'autres femmes dans le monde vivent, parce qu'elles sont des femmes. Libre à toi de ne rien en croire. En plus de cela, nous vivons aussi les souffrances des hommes: racisme, xénophobie, antisémitisme, pauvreté, exclusion sociale, etc. Ce n'est pas parce que nous affirmons que les femmes souffrent du sexisme que nous signifions par-là que les hommes ne souffrent pas. Ils souffrent, mais pas du sexisme.

Je comprends pas ce que tu essayes de dire. Dis clairement le fond de ta pensée, s'il te plaît.
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pierregr
Ma vision féministe de la pilosité féminine.

http://pgriffet.voila.ne
t
inscrit le 31/08/2006
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le 26/07/2011 à 17:18:25
Acces au message Le genre : masculin - féminin
le 26/07/2011 à 14:31:01, Aventurier a dit :

un homme qui multiplie les conquêtes, c'est un séducteur... une femme qui fait pareil, c'est une chaudasse...


>>La vieille rengaine... Pourtant, aujourd'hui, ce n'est plus si vrai que ça. Les mentalités changent, évoluent, petit à petit, lentement, sûrement pas assez vite et assez globalement, mais ça change. C'est ce qui compte.


Ben non, ça n'évolue pas.
Prenons Carla Bruni, pour qui je n'ai aucune sympathie particulière mais j'ai été scandalisé par tous les commentaires salaces et misogynes sur sa vie amoureuse mouvementée, avant qu'elle ne rencontre Sokrazy.
Les forums étaient remplis de messages du genre "ya ke le train qui est passé dessus", "elle a qq heures de vol", "elle a déroulé du câble", etc. En gros, c'était une traînée. La maman ou la putain, on n'en sort pas.
Et chez les ados, dont je lis pas mal les échanges sur ados.fr, c'est EXACTEMENT le même langage. On dirait qu'il y a une "programmation" qui fait que dès qu'on dit qu'une femme a connu bcp d'hommes, cela déclenche presque toujours la même réaction sexiste.
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pierregr
Ma vision féministe de la pilosité féminine.

http://pgriffet.voila.ne
t
inscrit le 31/08/2006
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le 26/07/2011 à 17:35:56
Acces au message Le genre : masculin - féminin
le 26/07/2011 à 10:47:26, Aventurier a dit
>>des droits inscrits dans quels constitutions, codes civils, pénaux ou autres ?


il y a des lois non-écrites. Celle concernant la pilosité féminine (PF). A ma connaissance, il n'y a jamais eu de loi écrite interdisant aux femmes de montrer publiquement leur PF. Mais depuis des millénaires, ces poils sont tabous.
La preuve du double standard est rapidement faite : alors que pour les hommes, on assiste à une réelle amélioration du point de vue de la liberté de ce qu'ils font de leurs poils, c'est la persistance de l'interdiction pour les femmes, sous peine de sanction sociale.
Je ne suis pas opposé à l'enlèvement des poils, du moment qu'il n'y a ni injonction, ni aliénation. Or pour les hommes, s'enlever les poils faisait d'eux des efféminés dans le meilleur des cas, des "tarlouzes" dans le pire des cas (sorry pour ce mot mais c'est ce que j'ai entendu il y a une vingtaine d'années). Donc, depuis environ 10 ans, les hommes font ce qu'ils veulent de leurs poils : les garder, les enlever, les tailler, etc. Il y a bien sûr des exceptions, je parle de ce que je vois au quotidien autour de moi ou quand je vais à la piscine mais aussi dans les médias.
Pour les femmes, rien de changé, je dirais que c'est même pire. Toutes celles du forum qui ont des poils foncés peuvent en témoigner : le fait d'arborer publiquement leur PF provoque une ou plusieurs des réactions suivantes

- regards torves ou dégoûtés, moqueries, ricanements
- remarques s'assimilant à des injonctions (c'est sale)
- insultes (yeti, chewbacca)

Je vais à la piscine, j'ai des poils, personne ne se moque de moi. Mais ma femme qui est avec moi se fait insulter parce qu'elle est une femme qui transgresse un tabou.

Donc, les hommes ont le droit mais pas les femmes. CQFD.

J'ai pris l'exemple de la PF car c'est celui que je connais le mieux mais pour des tas d'autres choses, on peut trouver des situations sexistes au détriment des femmes, malgré les lois anti-discrimination. Cela ne me surprend pas, l'inconscient collectif est encore imprégné de siècles de domination et il faudra qq générations pour que les choses changent vraiment.

Message modifié le 26/07 à 17:42:07 par pierregr.

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Canna
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inscrit le 16/03/2011
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le 26/07/2011 à 22:03:50
Acces au message Le genre : masculin - féminin
Encore une fois, le sexisme envers les garçons et les hommes est dit inexistant.
Faut-il dire aux garçons et aux hommes de se taire et de garder pour eux ce qu'ils vivent ?!
Sur ce forum du MIEL, plusieurs hommes ont évoqués leurs expériences et moi-même, j'ai parlé du sexisme envers les hommes que je côtoie et ce sont les hommes victimes du sexisme et les femmes qui en sont les responsables qui m'en ont parlé.
Que faut-il faire de tout ceci ? L'oublier ? Dois-je cesser d'en parler et devrais-je effacer ce que j'ai écrit ?

Les femmes ET les hommes souffrent du sexisme ainsi que de tout ce que nous impose la société. La situation actuelle est nuisible à tous les humains alors il s'agit de s'émanciper, s'affirmer, se rebeller et surtout d'être soi-même. Les cadres et les étiquettes ne font que détourner l'attention de ce qui est réellement important pour notre bien-être à chacun et à tous simultanément.

Le problème ne serait-il pas de vouloir s'imposer un cadre ? Patriarcat, Matriarcat, Humaniarcat, etc... peu importe, il s'agit d'un cadre et nous n'en avons pas besoin pour être nous-mêmes et libres. Nous sommes tous complexes et différents, nous n'avons pas besoin de règles car elles nous contraignent et nous répriment.
Chaque cadre nous inscrit dans une société "type" et les déviant/e/s seront critiqué/e/s, jugé/e/s, marginalisé/e/s et exclu/e/s simplement parce qu'ils/elles sont différent/e/s et l'affirment.

De plus, il faudrait définir ce qu'est l'égalité car tous/toutes ne la perçoivent pas de la même façon et aussi répondre aux questions :
- la légalité est-ce et/ou permet-elle l'égalité ?
- l'égalité est-ce la liberté ?
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Canna
http://r20.imgfast.net/users/2012/80/05/63/avatars/1020-2.jpg
inscrit le 16/03/2011
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le 27/07/2011 à 19:45:54
Acces au message Le genre : masculin - féminin
Après avoir fait un petit tour sur le site du MIEL, j'ai trouvé et lu un article qui me plaît beaucoup.
Il s'agit de "Les errances du féminisme" y sont notamment évoqués :

1. L'imitation du modèle masculin

Revendiquer un salaire égal à celui des hommes, des postes hiérarchiques également répartis (que ce soit au sein de l'entreprise ou dans la vie politicienne) c'est vouloir s'intégrer au système capitaliste, ou en d'autres termes vouloir accèder au modèle masculin. Un féminisme orienté vers ces objectifs est donc par essence même condamné à l'échec.

Un véritable féminisme doit revendiquer un modèle social autre, et cela commance par l'abolition des hiérarchies et des relations de pouvoir, que ce soit dans le domaine privatif ou dans le domaine public et professionnel.

2. La recherche d'une "identité féminine"

  S'enfermer dans le genre
La revendication d'une "identité féminine", notamment portée par les féministes Nord-américaine est une impasse. La femme doit revendiquer le droit de s'exprimer en tant qu'être humain et non justement simplement en tant que femme. C'est une erreur de se percevoir humiliée en tant que femme. Une femme est humiliée car elle est une femme, mais humiliée en tant qu'être humain.
(...)
Vouloir constituer un groupe distinct, excluant les hommes, c'est se prendre au piège du genre.
(...)
  Confusion entre genre et sexe
(rappel : le sexe est biologique (mâle, femelle), le genre est socialement construit (masculin, féminin).)
Un exemple de cette confusion : se sentir inférieure parce qu'on est en-dessous dans le rapport sexuel ou que l'on bouge moins que l'homme (être plus passif dans l'acte sexuel).
(...)
  Conclusion : la référence à l'humanité (le féminisme comme humanisme)
Le féminisme qui se centre sur une identité et sur une appartenance groupale (ce qui à pour effet de masquer l'humanité) est parfaitement en phase avec l'idéologie dominante (l'individualisme libéral).
(...)

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naturalwoman
inscrit le 26/05/2010
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le 27/07/2011 à 20:44:54
Acces au message Le genre : masculin - féminin
Un véritable féminisme doit revendiquer un modèle social autre, et cela commance par l'abolition des hiérarchies et des relations de pouvoir, que ce soit dans le domaine privatif ou dans le domaine public et professionnel.


C'est bien ce que réclament les mouvements féministes, l'abolition des hiérarchies. Par contre, je vois pas en quoi réclamer un salaire égal à celui des hommes pour un travail égal et l'accès à certains postes avec les mêmes chances que les hommes représente une "errance". Ça paraît élémentaire : à travail égal, salaire égal.

La recherche d'une "identité féminine"


Personnellement, je suis d'accord avec les mouvements féministes qui se réclament d'une identité féminine, c'est-à-dire que nous sommes des êtres humains comme les hommes, sans pour autant taire que nous sommes des femmes. Vouloir effacer l'identité féminine, c'est le propos des féministes dites "queer", mais l'effacement de cette identité féminine se fait au profit d'une seule et unique identité: l'identité masculine. Je vois pas où est le problème dans le fait de se reconnaître en tant que femme. Je parle pas du genre ici, mais du sexe seulement. Nous sommes des femmes: oui c'est bien, mais ça mange pas de pain de le dire. C'est comme de dire : je suis homo. La reconnaissance en dépend. Ensuite, dire qu'on est une femme n'empêche pas de dire qu'on est avant tout un être humain. Les différences biologiques existent; elles ne doivent pas être pour autant utilisées pour légitimer des relations de pouvoir, nous sommes entièrement d'accord.

Et les mouvements féministes n'excluent pas les hommes, ce n'est pas vrai. Qu'on me dise qu'ils sont méfiants envers les hommes (et à raison, vu les nombreux masculinistes qui sévissent), je suis d'accord. Mais ils ne les excluent pas, au contraire ils appellent les hommes à rejoindre les rangs. Pierre (je me permets encore de parler à sa place ) fait partie du féminisme, il en est porteur autant que moi qui suis une femme.

Vouloir constituer un groupe distinct, excluant les hommes, c'est se prendre au piège du genre.


Sincèrement, cela ne correspond pas aux mouvements féministes. On ne cherche pas à constituer un groupe distinct, mais à réaliser l'égalité pleine et entière. Cela ressemble au discours envers les mouvements homosexuels: on les accuse de communautarisme, alors que c'est tout le contraire qui est demandé: être traité(e) comme les hétérosexuels.

Ensuite, aucun mouvement féministe à ma connaissance ne fait d'amalgame entre sexe et genre. Ce sont les féministes justement qui ont déconstruit le genre et ont établi cette distinction capitale entre deux notions que la société veut à tout prix superposer et présenter comme quelque chose de "naturel".

Enfin, je ne suis pas d'accord avec la conclusion, car lorsque je lis les sites/auteurs féministes, je constate l'exact contraire: le féminisme est un humanisme, il veut uniquement que tous les êtres humains soient considérés comme égaux en dignité et en droits, sans distinction de sexe, de race, d'orientation sexuelle, etc.

Bref, il ne s'agit ici que de l'opinion du MIEL. Et je trouve que ça manque un peu d'arguments.
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Canna
http://r20.imgfast.net/users/2012/80/05/63/avatars/1020-2.jpg
inscrit le 16/03/2011
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le 28/07/2011 à 14:45:42
Acces au message Le genre : masculin - féminin
le 27/07/2011 à 20:44:54, naturalwoman a dit :
Un véritable féminisme doit revendiquer un modèle social autre, et cela commance par l'abolition des hiérarchies et des relations de pouvoir, que ce soit dans le domaine privatif ou dans le domaine public et professionnel.


C'est bien ce que réclament les mouvements féministes, l'abolition des hiérarchies. Par contre, je vois pas en quoi réclamer un salaire égal à celui des hommes pour un travail égal et l'accès à certains postes avec les mêmes chances que les hommes représente une "errance". Ça paraît élémentaire : à travail égal, salaire égal.

Il s'agit d'avoir un salaire d'x€ pour un emploi x et ceci est valable pour tous les humains et ne pas faire référence à l'égalité avec les hommes car cela signifie qu'il faut regarder ce que cet homme fait et gagne. Au lieu de se baser sur une situation existante, il faut ré-inventer, re-définir.

La recherche d'une "identité féminine"


Personnellement, je suis d'accord avec les mouvements féministes qui se réclament d'une identité féminine, c'est-à-dire que nous sommes des êtres humains comme les hommes, sans pour autant taire que nous sommes des femmes.

Il serait plus juste de dire nous sommes tous des êtres humains et certains sont de sexe mâle et d'autres de sexe femelle. L'"identité" "féminine" se base sur la société dans laquelle nous vivons ainsi que sur "ses" normes et "ses" valeurs.
Les différences biologiques existent; elles ne doivent pas être pour autant utilisées pour légitimer des relations de pouvoir, nous sommes entièrement d'accord.

Les différences biologiques sont mises en avant par l'utilisation du genre et le fait de parler d'une "identité".
Vouloir constituer un groupe distinct, excluant les hommes, c'est se prendre au piège du genre.


Sincèrement, cela ne correspond pas aux mouvements féministes. On ne cherche pas à constituer un groupe distinct, mais à réaliser l'égalité pleine et entière.

Ceci nécessite de définir l'égalité, la liberté et le bien-être de chacun.
Ensuite, aucun mouvement féministe à ma connaissance ne fait d'amalgame entre sexe et genre. Ce sont les féministes justement qui ont déconstruit le genre et ont établi cette distinction capitale entre deux notions que la société veut à tout prix superposer et présenter comme quelque chose de "naturel".

Ce qui est naturel, c'est le sexe de l'individu et il peut ne pas être clairement défini alors que le genre est une étiquette qui sert à montrer la différence entre un individu et un autre.
tous les êtres humains soient considérés comme égaux en dignité et en droits, sans distinction de sexe, de race, d'orientation sexuelle, etc.

Il faut définir tous ces termes et voir ce dont chacun a réellement envie.
Etre soi, c'est juste exister.

Je ne débattrais pas du féminisme dans ce sujet car j'ai posté le lien vers ce texte pour ses références au genre et à l'identité.
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naturalwoman
inscrit le 26/05/2010
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le 28/07/2011 à 14:55:47
Acces au message Le genre : masculin - féminin
On est d'accord, Canna, on est d'accord.

Tout ce que tu avances, le féminisme le défend déjà. Toutes ces questions ont été posées par les courants féministes. Donc il n'y a aucune errance en la matière. Cela n'empêche pas les divergences entre les différentes féministes/les différents courants féministes.
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mimiki
inscrit le 28/07/2011
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le 29/07/2011 à 10:11:03
Acces au message Le genre : masculin - féminin
Bonjour !

Je suis une nouvelle inscrite sur ce forum ! L'épilation (imposée), le féminisme sont des sujets qui m'intéressent vivement.

Je viens de parcourir cet échange sur le sexisme et le texte sur les "errances" du féminisme m'a fait tiquer. En effet, on y retrouve les arguments masculinistes dont celui d'un prétendu universalisme utilisé en l'occurence pour taire les violences spécifiques dont les femmes sont victimes. Les féministes universalistes, qui forment la majorité du mouvement, défendent l'abolition du genre mais aussi du sexe (non, elles ne les confondent pas !). Mais cela n'exclut pas de pointer la misogynie et ses conséquences.

Prétendre que tous les êtres humains sont déjà égaux est faux et dangereux. Le racisme comme la misoynie ont des ressorts spécifiques et, de fait, des prises en charge spécifiques. Nier que ce sont des systèmes particuliers, qui s'inscrivent certes dans une violence plus générale, c'est passer à côté des solutions et surtout laisser les phénomènes s'amplifier.

Prétendre que parce qu'il y a des hommes battus aussi, le problème de la violence dépasse les genres est aussi un argument masculiniste. Le fait qu'il y ait des hommes battus prouve que les hommes peuvent être vulnérables (donc pas de fragilité naturelle chez les femmes ou de force innée chez les hommes) et le fait qu'il y ait une proportion largement plus grande de femmes battues confirme que le phénomène est culturel et genré. Pourquoi plus de viols commis sur des femmes alors que les hommes sont violables et violés parfois aussi (rarement mais aussi par des femmes) ? C'est ce qui sous-tend ces disproportions qui doit conduire notre réflexion. Faire table rase de cet écart c'est occulter la misogynie, c'est-à-dire une culture de la haine des femmes, qui est à l'oeuvre. C'est d'ailleurs ce que souhaitent les masculinistes ...

On retrouve ces arguments chez les racistes qui, sous prétexte qu'il y a un racisme anti-Blancs (qui peut se comprendre comme une légitime-défense d'ailleurs), affirment que le racisme est un phénomène partagé et "équitable". Le sous-entendu c'est "on est quitte" donc pas la peine d'en faire un fromage. Ces mêmes personnes reprennent l'argument anti-raciste d'égalité pour en faire un argument d'égalité déjà là et agitent l'universalisme pour faire passer les anti-racistes pour des personnes obsédées par la race (donc racistes !)... comme les féministes seraient obsédées par le sexe et le genre (donc sexistes !).
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naturalwoman
inscrit le 26/05/2010
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le 02/08/2011 à 22:47:59
Acces au message Le genre : masculin - féminin
A un moment dans ce topic, nous avions évoqué le cas du viol commis par des hommes sur d'autres hommes.

Je viens de tomber sur cet article de Rue89 traitant justement du viol d'hommes lors du conflit au Congo.

http://www.rue89.com/2011/08/02/viols-au-congo-le-jour-ou-ils-ont-fait-de-moi-une-femme-216257

En le lisant, j'ai ressenti comme un malaise: les hommes victimes de viols semblent considérer que cet acte répugnant les a "rabaissé" à la condition de femme, comme si cette horreur n'était destinée qu'à la gente féminine.

Une commentatrice résume bien ce malaise:

Bel article et témoignage émouvant..
En revanche, suis-je la seule que le titre dérange ? Pourquoi l'acte de viol devrait rabaisser la victime à la condition féminine, comme si c'était une horreur qui devait n'être destinée qu'aux femmes ? Avec toutes les conséquences que ça peut avoir, le viol sur un homme, parce qu'il impacte la virilité,est plus tabou et doit être considéré comme plus grave que celui sur les femmes, normalisé par les témoignages qui éclosent ?


Quelques extraits qui vont dans ce sens:

-Le titre:
Viols au Congo : « Le jour où ils ont fait de moi une femme »


Donc, le viol a fait de lui une femme, c'est comme dire: "en me violant, en pratiquant ce qu'on ne pratique que sur une femme (donc violer une femme, c'est normal?), ils ont fait de moi une femme".

Ils m'ont dit de prendre la position où le musulman prie. Je ne voulais vraiment pas, parce que j'avais déjà une idée dans ma tête. Trois soldats sont venus me toucher ici (aux bras), un autre ici (à la taille). Ils m'ont forcé. J'étais déjà à poil. Je me suis plié. Bon… Ils allaient faire… comme si nous étions des femmes, ils allaient coucher avec nous. J'avais compris. Et on était dans l'impossibilité de refuser.


J'ai l'impression que pour lui, on viole une femme seulement, pas un homme, il n'a pas à être concerné par ça. Alors que le viol est condamnable dans l'absolu, il n'est pas plus grave que ce soit un homme ou une femme.

« Des hommes qui se sentent émasculés »


Ou comment le sexisme s'incruste même dans des réalités aussi tragiques.

Et pour finir, l'argument fallacieux d'un dénommé Chris Dolan:

« Il y a certes plus de femmes violées. Mais 100% des hommes violés ont besoin d'une assistance médicale. Ce n'est pas le cas des femmes. »


Toutes les femmes violées n'ont pas besoin d'assistance médicale? Tous le monde a besoin d'assistance médicale dans des cas comme ça, surtout que les femmes risquent la grossesse. Les hommes, non.

Bref, il faut que le sexisme soit présent même quand il s'agit de dénoncer des crimes odieux. Car ces hommes sont traumatisés par ces viols non pas parce qu'ils ont été dépossédés de leur personne et de leur dignité (comme les femmes le sont), mais parce que le viol les a rabaissé à l'état de femme. En exagérant un peu, on pourrait dire que les hommes qui se font violer, c'est pas normal, c'est grave, alors que les femmes, bah après tout ça reste naturel.
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Healcraft
Vive l'amour, le vrai !!!
inscrit le 29/07/2011
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le 07/08/2011 à 05:16:21
Acces au message Le genre : masculin - féminin
le 25/04/2011 à 09:40:54, Canna a dit :
Un certain nombre de discussions tournent autour du genre et certaines personnes se reconnaissent clairement dans un genre, d'autres personnes voudraient qu'il soit ignoré...
(............................)
Qu'en pensez-vous ?


Au delà du genre social et sexuel, il y a son image personelle interieure et le genre sentimental.

Je suis intimement convaincu, qu'au moins avant la puberté les garçons et les filles sont exactement du même genre dans ce domaine.
Or l'aspect culturel éducationnel, sociétal et parental peut avoir une grande influence sur la façon dont chaque humain se place par la suite dans un genre prédéfini.
Un enfant ne peut pas remettre en question ou réinventer lui même le monde qui l'entoure.
Très tôt on leurs inculque ou ils découvrent qu'il y a deux genres distinct, représenté ou symbolisé par défaut par son père et sa mère.

Or les humains, tout comme les animaux d'ailleurs, sont des créatures douées de sentiments. Et dans ce domaine il n'y a ni genre, ni sexe, ni même d'espèce. D’ailleurs il parait que j’ai un « feeling incroyable » avec les animaux, plusieurs me l’ont fait remarquer. Je pense que c’est naturel pour moi car je suis comme eux, avec eux, sincère et naturel, ils ne jugent jamais les humains, ils les «ressentent ».

 Je ne suis pas différents des filles avec qui j'ai passé mon enfance. Plus tard j’ai réalisé que ce n’est pas propre au genre social, je crois d’ailleurs que même des hommes m’ont aimé. Je ne suis pas homosexuel, mais comment certains osent se permettre de reprocher a d'autre d’éprouver des sentiments ou de l’amour envers quelqu'un quel que soit son genre ou son espèce. Je ne suis pas homophobe. En fait je suis anti-homophobe, je ne leurs en veut pas car j’ai de la pitié pour ces gens qui connaissent haine et méchanceté, il ne savent pas être heureux, ils ne le sauront peut être jamais. La logique ou la raison hélas est bien faible contre cela car les sentiments sont dans la partie intuitive du cerveau.

Personnellement pour résoudre mon besoin de recherche affective et d'amour, et le légitimer définitivement et officiellement pour ne pas avoir de compte a rendre au reste du monde familial/social/scolaire/relationnels qui nous entouraient. J'ai moi même, très tot, vers 14 ans, réinventé a ma façon, une forme d'amour universelle pourtant déjà inventée depuis des millénaires, l'amour platonique.
 Avec ma meilleure amie et voisine de 14 ans, un soir, je lui ai proposé de nous déclarer frère et sœur. Elle même, en contrepartie à réinventé une sorte de mini rituel symbolique pour «sceller à vie » ce fait, pas grand chose c'est vrai, mais à cet âge, garçons et filles sont toujours trés sensible et touché lorsque quelqu'un "avoue" sincèrement son amour d'une manière ou d'une autre.

 Il me semble aussi que dans le genre social officiel, un meilleure ami est supposé être du même sexe que soi, sinon c’est sa « petite amie », mais dans ce dernier cas on ne peut en avoir qu’une, c’est un amour exclusif, or les autres formes d’amour peuvent être inclusive. L’une de nos affinités respectives était notre passion de cet âge pour les conquêtes et aventures amoureuse d’adolescent. Maintenant que j’y repense, nous n’avons jamais éprouvé le moindre sentiment de jalousie réciproque, nous avons toujours été d’une complicité incroyable dans beaucoup de situations.
On en a même beaucoup jouer par exemple dans des fête ou en discothèque ou dans divers groupes d’amis ou on ne hésitait pas à se tenir la main, a danser des slows ensemble et elle choisissait toujours de s’assoir sur mes genoux quand on la place manquais et qu’on était en période « plus ou moins célibataire ». D’ailleurs j’en étais toujours ému, je l’aimais pour sa joie de vivre incroyable, mais à ces moment la j’étais paralysé. Pour moi c’était la fille la plus sexy de la terre.

Evidement et un peu/beaucoup grâce à elle d’ailleurs, mon assurance auprès des filles, ma personnalité  et mon image sociale en groupes se sont littéralement métamorphosé entre  14 ans à l’âge adulte. Je pense que je ne m’en suis pas aperçu suffisamment. D’ailleurs  je culpabilise de ne pas m’en être rendu suffisamment compte car je sais désormais que d’autres filles avec qui je suis sortis aprés 17 ans m’ont réellement aimé, simplement pour ce que j’étais vraiment et même contrairement à  l’apparence que j’essayais de démontrer pour tenter de me faire aimer par elles.
Mon gros problème de l’époque, je n’y croyais pas…
En fait je m’étais finalement toujours réprimé sentimentalement car pour moi une déception amoureuse était pire que le doute. Mais j’ai toujours été un grand sentimental, la peur de constater d’avoir été manipulé par mes sentiments était trop forte. J’ai réalisé plus tard que ce fut parfois réciproque. Sinon moi, toutes mes petites amies je les ai aimés.

Dans mon lycée, spécialisé dans le génie mécanique, il n’y avait qu’une fille sur 500 garçons, plutôt des gens sympa et passionné, donc je n’ai pas réalisé l’ampleur de l’évolution de la mentalité machiste de beaucoup de garçons de mon âge des autres milieux. Il y a probablement eu une période de désillusion dans nos monde de « bisounours » et de conte de fées, particulièrement chez les filles qui comme moi, ont passé leurs adolescence à tenter principalement de se faire aimer et d’être aimer du genre opposé.

J'avais déjà été moi même "touché" en primaire vers 9 ans, quand une autre voisine et meilleure amie d’enfance extrascolaire de l'époque dans une région différente avait "avouée" qu'elle était « amoureuse » de moi à ses camarades. Je ne la voyais pourtant pas souvent à l'école, n'étant ni dans la même classe ni du même "genre social officiel". Or la réaction sociale des enfants, surtout des garçons, à cette époque m'avait déjà troublé, d'une façon malsaine selon ma vision d'enfant. Evidement, la nouvelle s'était répandue, puis des groupes de garçons m'ont pratiquement harceler pour me faire "avouer que je l’aimais". Je l'ai fait.
Ce qui m’avait touché c’est que je n’avais pas encore réalisé cette amitié sous cet angle.
Ce qui m'avait choqué était de constater qu'il ne semblait pas possible d'aimer une fille sans devoir le "déclarer officiellement" à  des gens a qui on ne devrait pourtant pas être supposé avoir de compte a rendre.

Dans le contexte, et dans le modèle de genre sociaux, l'une des solutions finalement pour la pluparts est de se lier d'amitié avec un camarade de son âge par affinité et du même sexe.
Mais la vérité c’est que les garçons et les filles sont les mêmes, sexuellement, sentimentalement et intellectuellement. Les seules autres différences sont d’ordre physique et sociale. Le genre social ne sont que des cases parmi d’autre pour placer les gens.

Dans la société, il y a globalement les dominants et les résigné. Les premiers ont peur des seconds et les seconds ont peur des premiers, c'est une spirale sans fin.
Je ne suis ni l’un ni l’autre je ne l'ai jamais été.
J'ai toujours été et je serais toujours gentil, jamais violent, mais jamais je me laisse marcher sur les pieds, et je suis le seul et unique a decider de ma vie et de mon destin, c'est la clef de la liberté.
J’ai eu beaucoup de chance d’être un homme, je le sais car sinon j’aurais probablement fini par me résigner pour survivre dans ce monde pourris, corrompu, hypocrite et esclavagiste.
Aujourd’hui je suis libre, et heureux.
Chaque humain doit être libre et de choisir son genre social ou même de ne pas en avoir et d'être heureux comme il le veut et non pas comme on le lui demande.
Je suis un homme féministe.

Message modifié le 07/08 à 06:59:50 par Healcraft.

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Healcraft
Vive l'amour, le vrai !!!
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le 10/08/2011 à 18:09:08
Acces au message Le genre : masculin - féminin
Heuuu......vous inquiétez quand même pas pour moi, heinn!!!.
Je parlais juste d'une période d'il y a 16 a 20 ans en me focalisant juste sur l'aspect sentimental et en faisant abstraction de tout le reste. Et donc pour résumer un peu cet aspect de toute son enfance en seul post sur un forum, il faut caricaturer un peu et pas trop se perdre en détail, surtout que c'est une reanalyse de choses dont je pouvais être ou ne pas être conscient. Mais j'espere avoir à peu prêt traduit correctement cet aspect. Car c'est bien dés l'enfance que tout se joue.

Message modifié le 10/08 à 18:42:30 par Healcraft.

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Canna
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le 10/08/2011 à 20:07:39
Acces au message Le genre : masculin - féminin
Hmm Healcraft, je t'avoue que je ne sais pas à quoi tu réponds car il n'y a aucun post entre tes 2 interventions ci-dessus...

Chacun s'exprime à sa façon et nous sommes libres de parler de ce dont nous avons envie sans être jugé.
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Healcraft
Vive l'amour, le vrai !!!
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le 10/08/2011 à 20:17:20
Acces au message Le genre : masculin - féminin
le 10/08/2011 à 20:07:39, Canna a dit :
Hmm http://i.les-forums.com/ic/ic6.gif Healcraft, je t'avoue que je ne sais pas à quoi tu réponds car il n'y a aucun post entre tes 2 interventions ci-dessus... http://i.les-forums.com/ic/ic43.gif

Justement c'est ca qui m'inquietais
D'ailleurs tu me reponds, merci, moi je sais pas comment c'est interprété, je pense que ca doit pas être courant ce genre de langage, et puis justement, c'est pour montrer les problémmes que ce genre de relations peuvent poser en société, donc en parler en public, je sais pas trop quoi en penser.
Tenter d'avoir un discours objectif sur des impressions subjective de mon enfance/adolescence, c'est pas trés évident.

Message modifié le 10/08 à 20:23:21 par Healcraft.

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Canna
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le 18/08/2011 à 08:24:41
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Healcraft, je suis désolée de répondre si tard.

Je ne suis que moi et je ne sais pas ce que peuvent penser d'autres auditeurs et lecteurs suite au témoignage d'une partie de ta vie.
Ici, tu partage ton témoignage et celui-ci est forcément subjectif, ce qui n'est pas une mauvaise chose en soit mais une interprétation par autrui serait faussée car nous sommes complexes.

Il me semble qu'aujourd'hui, je ne suis plus vraiment intéressée par ce que pensent les autres. J'ai envie de citer la phrase de Corrigan qui exprime très bien ce que j'ai envie de te dire http://ecologielibidinale.les-forums.com/topic/3/la-repression-de-la-sexualite-et-des-emotions/goto
/1218/#m1218

le 18/04/2007 à 08:10:04, Corrigan a dit :
Le plus dur, vu l'ambiance générale de la société et le conditionnement auquel nous soumettent les médias ( magazines, télés, "prêts à penser" divers et les institutions ( médecine) , c'est d'arriver à prendre au sérieux sa propre sensation de la vie...

et Adkay a ouvert le sujet "Arriver à prendre au sérieux sa propre sensation de vie"
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naturalwoman
L’accusation de « contre-racisme » ou de « sexisme à l’envers » est typiquement réactionnaire : elle l’est déjà a priori, avant tout examen, en cela seul qu’elle pose implicitement une symétrie entre oppresseurs et opprimés.

Christine Delphy.
inscrit le 26/05/2010
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le 22/08/2011 à 20:03:38
Acces au message Le genre : masculin - féminin
Pour reprendre les discussions sur le genre, je n'ai pas pu résister à l'envie hyper pressante de vous soumettre cet article de Rue89 sur un dossier du FigaroMag intitulé "Garçons-filles: pourquoi sont-ils si différents?" (rien que le titre on sait déjà dans quelle mouise on va patauger...).

Voici l'article commenté par mes soins:

Au secours ! Le Figaro Mag veut sauver les garçons
Par cyril barde | Elève ENS de Lyon | 22/08/2011 | 18H24

Dans son édition de ce week-end, Le Figaro Magazine proposait un dossier sur les différences entre garçons et filles. Cyril Barde, l'un de nos riverains qui a travaillé sur ces questions au cours de [son] master à l'Ecole normale supérieure de Lyon, a voulu réagir « à cet entretien qui réhabilite l'anatomie comme destin ».


Ça commence déjà bien: l'anatomie est un destin. On voit pas très bien ce que ça veut dire, à part qu'effectivement on ne change pas si facilement son anatomie. Peut-être les auteurs veulent-ils dire: si vous êtes un homme (biologique) alors votre destin est d'être fort, beau, courageux et affublé d'un harem digne de votre force sexuelle; et si vous êtes une femme (biologique), alors votre destin est de faire la popote, la lessive, d'écarter les cuisses et de pondre des gosses - et aussi, de temps en temps, de se prendre des tartes, au cas où vous refuseriez votre destin biologique...

Confirmation:

Quand Le Figaro Magazine présente un dossier sur les questions de genre, ça fait plutôt mal. Le titre aurait dû me mettre la puce à l'oreille : « Garçons-filles : pourquoi sont-ils si différents ? ». Le moins que l'on puisse dire, c'est que la question est déjà biaisée.

Le dossier comprend plusieurs articles, dont un entretien avec le pédopsychiatre Stéphane Clerget, intitulé « Il faut sauver les garçons ».

Sous couvert d'une volonté de rupture avec les stéréotypes de genre et d'un renouvellement de l'approche, l'entretien enchaîne avec désinvolture les clichés et les prises de position essentialistes, comme ce délectable : « On sait depuis le Moyen Age que le verbe est féminin et l'acte, masculin. »


J'aime bien la citation: en effet, au Moyen-Age on "savait" aussi que la Terre est le centre de l'Univers et que logiquement le Soleil tourne autour de notre chère planète. On savait aussi que les femmes n'avaient pas de cerveau, et que des mouches pouvaient apparaître spontanément d'un tas de merde...

Mais le meilleur est à venir:

Les filles dans l'introspection, les garçons dans la projection

Comment mieux reconduire les sempiternelles dichotomies (analysées par Bourdieu dans « La Domination masculine ») entre un féminin passif, intérieur, relégué dans l'espace privé, et un masculin actif, extérieur, destiné à occuper l'espace public.

Pis, M. Clerget réactive tout l'imaginaire patriarcal sous les oripeaux pseudo-modernes d'une analyse psycho-biologique qui laisse songeur tout lecteur ayant de près ou de loin approché les gender studies :

    « Selon moi, l'enfant pense aussi en fonction de son corps et de sa génitalité. Les filles perçoivent très vite que leur génitalité est à l'intérieur d'elles, c'est-à-dire qu'elles auront plus tard un bébé dans le ventre. Cela ne favorise-t-il pas les activités introspectives, l'imaginaire ?

    Les garçons, eux, réalisent que leur génitalité est extérieure. Ils sont plus dans la projection : ils lancent des projectiles, tirent au pistolet ; tandis que les filles, elles, tirent davantage pour ramener à elles : elles tirent les cheveux par exemple. »




La prépondérance du biologique

On n'est pas loin du fameux « Tota mulier in utero ». Même si quelques concessions sont faites aux facteurs culturels et sociaux qui expliquent la construction des différences de comportements des garçons et des filles, ceux-ci sont vite éludés pour insister sur le rôle du biologique, considéré par Stéphane Clerget comme premier et prépondérant.

En effet, « l'imprégnation hormonale » du fœtus est censée rendre compte des différences de niveau en maths ou en français observées entre garçons et filles : « Cette imprégnation hormonale favorise l'agressivité des garçons, ce qui encouragerait leur esprit cartésien. »

Les travaux de la neurobiologiste Catherine Vidal, bien plus sérieux, décortiquent au contraire tous les mécanismes culturels et sociaux qui fondent ces différences.

Le lecteur de l'entretien s'amuse en notant la coexistence d'éléments donnés comme gages de scientificité (rôle des hormones dans la formation du cerveau du fœtus) avec des développements tels que celui que nous venons de citer, ancrés dans une mythologie essentialiste qui s'appuie sur le discours métaphorique.

On se demande bien quel peut être le lien entre agressivité hormonale et esprit cartésien… Tout l'argumentaire déployé dans l'entretien tend donc à figer et à naturaliser des différences quasiment innées dans l'immuabilité du destin biologique.


Moi non plus je ne vois pas de liens entre agressivité et esprit cartésien. A moins qu'il ait échappé aux historiens que Attila ou Gengis Khan aient été de brillants mathématiciens, ou que Descartes pouvaient faire fuir toute une armée de taureaux dopés à la testostérone rien qu'en fronçant des sourcils. Mais j'y pense, des femmes comme Marie Curie ou la nièce de Lors Byron (qui mine de rien a conçu le premier langage informatique au monde) devaient être d'une agressivité monstrueuse... Bref, du grand n'importe quoi, comme d'hab...

L'échec scolaire ? La faute à un corps enseignant trop féminisé

Ainsi, les réponses que le pédopsychiatre tente d'apporter aux nouveaux enjeux de la construction de l'identité des jeunes enfants semblent pour le moins inadaptées. Allant jusqu'à évoquer la suppression de la mixité (« ce serait mieux que la situation actuelle »), M. Clerget compte résoudre le problème – bien réel – de l'échec scolaire masculin grandissant en masculinisant le corps enseignant au primaire et au collège, trop féminisé à son goût. Tout se joue selon lui dans la capacité d'identification de l'élève garçon au détenteur du savoir et de l'autorité.

La pensée essentialisante de M. Clerget semble concevoir le genre comme un système binaire à deux pôles complémentaires dont les référents, auxquels on peut s'identifier comme individu masculin ou féminin, doivent être en équilibre.

Jamais les causes sociopolitiques de la féminisation de l'enseignement des premier et second degrés ne sont examinées. Il est vrai que le pédopsychiatre pose à juste titre la question des difficultés spécifiques rencontrées par les garçons et les jeunes hommes au cours de leur formation. Les problématiques propres à la construction de la masculinité doivent être envisagées, et un certain nombre des solutions concernent évidemment l'école.

Mais en naturalisant la supposée agressivité hormonale des garçons, en enfermant ces derniers dans des stéréotypes de genre qu'il croit pourtant combattre (hyperactivité, violence à maîtriser, esprit cartésien…), Stéphane Clerget nuit à sa propre entreprise.


Mais bien sûr! L'échec scolaire est due aux bonnes femmes pas foutues de rester à leur place, dans leur boudoir! Mais comment n'y ai-je pas penser?? Mais quel culot! L'échec scolaire n'est pas dû à la négligence des enfants, plus préoccupés par leurs jeux vidéos ou par la télé, ni à celle des parents, mais à cause des maîtresses et des professeures. Celle-là aussi faut oser la sortir... Mais du coup, y a un truc qui m'échappe: les garçons sont soi-disant cartésiens (donc rigoureux, rationnels) et les filles sont plus... sensuelles, intuitives, émotives. Comment se fait-il alors qu'elles réussissent mieux que les garçons?

Le culte de la performance complètement occulté

On ne sauvera pas les garçons en leur tendant le miroir d'une identité masculine éternelle où virilité rime avec agressivité, puissance et domination. Oui, monsieur Clerget, il faut sauver les garçons… mais en les libérant d'abord des stéréotypes et des injonctions de plus en plus contradictoires qui pèsent sur la construction de leur masculinité (dureté vs sensibilité, force vs douceur…).

De même, il faut s'interroger sur les représentations sociales et culturelles qui poussent à déconnecter masculinité accomplie et réussite scolaire, sujet pourtant effleuré dans l'entretien :

    « Au collège, il y a même des garçons qui jouent à être moins bons pour ne pas se faire traiter d'intello ou de fille. »

Jamais le rôle écrasant d'une société de la performance, qui s'exerce tout particulièrement sur les jeunes hommes, n'est abordé. C'est justement peut-être parce que la performance prônée par la société néolibérale est avant tout et par-dessus tout fondée sur le succès économique et financier que réussite scolaire et épanouissement intellectuel se dévalorisent en même temps qu'ils se féminisent (dans un mouvement circulaire bien connu)…

Sauver les garçons, oui ! Mais les sauver d'abord de conceptions essentialistes et naturalisées qui, pour parler comme Bourdieu, leur tendent autant de pièges qu'elles ne leur accordent de privilèges. Voilà une clé de l'émancipation des hommes et des femmes en ce début de XXIe siècle.


Pour les privilèges accordés aux hommes, nous sommes d'accord, on voit très bien de quoi il s'agit. Mais les "pièges", là j'avoue ne pas voir ce que c'est.. De toute façon, échec scolaire ou pas, le marché du travail ne se base pas tellement sur ce critère que sur la préférence masculine.

Je ne pouvais pas finir ce post sans mettre ce commentaire d'un lecteur ():

Vous dîtes vrai, il n'y a qu'à voir toutes ces femmes au gouvernement et à la tête des entreprises, le salaire moyen des femmes, leur représentation dans la culture... Ça crève, les yeux, n'est-ce pas, nous vivons dans une société de dictature féminine.

Surtout en France!


Je ne sais pas si c'est ironique ou pas, mais beaucoup parlent ainsi. Les femmes envahissent le monde, vous vous rendez compte!!
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Healcraft
Vive l'amour, le vrai !!!
inscrit le 29/07/2011
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le 22/08/2011 à 20:23:58
Acces au message Le genre : masculin - féminin
Ca ne m'etonne pas cet article du Figa***roMag, j'ai suivis quelques temps leurs articles (entre autre) mais je ne suis jamais parvenu a me faire a leurs sens de l'humour (et encore moins à celui de certains de leurs internautes dans leur défouloir a commentaires)

Message modifié le 22/08 à 20:34:10 par Healcraft.

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pierregr
Ma vision féministe de la pilosité féminine.

http://pgriffet.voila.ne
t
inscrit le 31/08/2006
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le 22/08/2011 à 20:30:21
Acces au message Le genre : masculin - féminin
pathétique. En même temps, le Figaro, faut pas s'attendre à autre chose.
@Naturalwoman, peut-on avoir le lien sur le site rue89 ? Merci d'avance
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naturalwoman
L’accusation de « contre-racisme » ou de « sexisme à l’envers » est typiquement réactionnaire : elle l’est déjà a priori, avant tout examen, en cela seul qu’elle pose implicitement une symétrie entre oppresseurs et opprimés.

Christine Delphy.
inscrit le 26/05/2010
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le 22/08/2011 à 22:01:36
Acces au message Le genre : masculin - féminin
@ Pierre,

Ah oui, zut, j'ai oublié de mettre le lien! Mes excuses..

http://www.rue89.com/2011/08/22/au-secours-le-figaro-mag-veut-sauver-les-garcons-218732

Effectivement le Figaro c'est le triptyque Famille, Travail, Patrie, auquel on peut sans problème ajouter Patriarcat (même s'il est implicitement contenu dans les trois autres).
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Audrey
inscrit le 11/03/2011
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le 23/08/2011 à 10:41:20
Acces au message Le genre : masculin - féminin
Le summun de la betise crasse est atteint avec cet article
Surement un aigri qui n a pas ete allaite
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naturalwoman
L’accusation de « contre-racisme » ou de « sexisme à l’envers » est typiquement réactionnaire : elle l’est déjà a priori, avant tout examen, en cela seul qu’elle pose implicitement une symétrie entre oppresseurs et opprimés.

Christine Delphy.
inscrit le 26/05/2010
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le 24/08/2011 à 14:16:27
Acces au message Le genre : masculin - féminin
Au cours de ce topic, nous avions discuté à plusieurs reprises de la différence de traitement entre sexualité des hommes et sexualité des femmes par la société: la séduction est valorisée chez l'homme, elle est suspecte chez la femme. Le Monde publie à ce sujet un article de l'historienne Florence Montreynaud que j'ai trouvé intéressant et répondant bien à certaines interrogations soulevées ici.

Je souligne et le je commente:

La prétendue séduction "à la française" n’est que de la violence sexuelle

C'est un curieux féminisme "à la française" qu'ont fait apparaître les débats autour de l'affaire Strauss-Kahn. Selon la sociologue Irène Théry, il "veut les droits égaux des sexes et les plaisirs asymétriques de la séduction, le respect absolu du consentement et la surprise délicieuse des baisers volés" (Le Monde, 28 mai 2011). En se référant au féminisme universel, qui en France comme ailleurs veut l'égalité et la justice, on peut se demander à qui profite ce mélange de notions opposées — droit et séduction, consentement à un acte sexuel et vol de baisers. Depuis des décennies, des féministes ont précisé le sens de mots relatifs à la sexualité, dissipant ainsi des confusions dues à la complaisance pour la violence machiste, symbolique (en mots ou en images) ou réelle (viols, coups, meurtres).


Ce premier paragraphe répond à un article d'Irène Théry publié lors des débuts de l'affaire DSK. Mademoiselle s'est chargée d'y répondre, avec la verve tranchante et impitoyable qu'on lui connait: http://blog.entrailles.fr/2011/06/la-morale-de-ces-morales/ Je vous le recommande vivement.

Plutôt que de flotter dans le ciel des idées, sur le nuage d'une prétendue "exception française", revenons aux réalités de la violence sexuelle dans le monde, cette violence que tant d'hommes, encouragés et protégés par le système de domination masculine, exercent sur de plus faibles.
Qu'est-ce qu'un séducteur, aujourd'hui comme hier, ici comme ailleurs ? Un homme qui, à force de sourires et de belles paroles, cherche à obtenir d'une femme ou d'une fille ce qu'elle ne propose pas, ce qu'elle ne désire pas. Quelle qu'en soit la forme — de la drague lourde des baratineurs de plage à la cour raffinée des libertins se croyant au XVIIIe siècle —, la séduction masculine "à la française" repose par convention sur une asymétrie visible : l'homme fait les avances, car c'est à lui de s'exposer en faisant le premier pas. Au contraire, l'éducation ou la contrainte sociale imposent aux filles et aux femmes des attitudes présentées comme typiquement féminines, pudeur ou réserve, tandis que la famille doit veiller sur leur réputation, voire sur leur virginité. Comme me le disait une voisine, mère de fils avec lesquels jouaient mes filles : "Plus tard, vous ferez mieux de rentrer vos poules, quand je lâcherai mes coqs !" Tout au plus une femme "bien" peut-elle manifester discrètement sa disponibilité. Même si elle en meurt d'envie, elle se doit de résister à l'homme, de commencer par refuser ses propositions ; après une cour dont la durée dépend de la valeur qu'elle veut se donner, elle peut enfin paraître céder avec une réticence suffisante au désir masculin. Une femme qui accepterait avec empressement se déconsidérerait, comme le prouve le raisonnement machiste : "Une femme bien qui dit “non'', ça veut dire “peut-être'' ; si elle dit “peut-être'', ça veut dire “oui'' ; et si elle dit “oui'', ce n'est pas une femme bien." Déduction du dragueur : "Elle dit “non'', mais ça veut dire “oui''".


L'auteure fait donc la différence sémantique entre séducteur et personne cherchant à plaire, entre la séduction qui implique forcément un rapport de pouvoir, et la volonté de plaire pour nouer une relations physique ou amoureuse avec autrui et qui tient compte de la réciprocité. Comme on le sait pertinemment, les hommes sont les seules autorisés à faire le premier pas. A ce propos, je me rappelle que lorsque j'étais au lycée, les filles qui voulaient sortir avec un garçon n'allaient jamais le voir elles-mêmes. Elles envoyaient une copine voir si le terrain est favorable ou non, puis le garçon venait voir la fille s'il était intéressé. En revanche, les garçons allaient voir la fille qui leur plaît eux-mêmes pour demander si oui ou non c'est possible. Autant vous dire que dans ma communauté, c'est parfaitement le cas: il est impensable qu'une femme aille vers un homme qui lui plaît. Elle envoie toujours des éclaireurs et si l'homme est intéressé aussi, c'est lui qui vient vers elle.

Une femme osant en public exprimer son désir à un homme est qualifiée d'"allumeuse", "provocante", ou "chaudasse", tous mots inusités au masculin. À tous âges et dans tous les milieux, la voilà classée — "une pute !" — et rejetée du groupe. Alors que celui qui "ne pense qu'à “ça''" et "baise tous azimuts" est salué comme un "chaud lapin" ou un "don Juan", son équivalent féminin est une "grosse nympho" qu'"a le feu au cul" et "y a qu'le train qui lui est pas passé d'ssus".


Ça se passe de commentaires, il n'y a qu'à entendre les jeunes générations et les parents s'exprimer sur le sujet. DSK n'est pas un "chaudard", c'est un séducteur; Carla Bruni c'est une "salope".

LA DOUBLE NORME SEXUELLE EST TOUJOURS EN VIGUEUR

Autrement dit, le machisme se caractérise par la signification asymétrique donnée au désir sexuel : c'est le concept féministe de la double norme sexuelle — ainsi dénommé au XIXe siècle. Exprimer clairement son désir dévalorise une femme et valorise un homme : telle est la règle, que quelques audacieuses transgressent à leurs dépens. L'homme est renforcé dans sa virilité symbolique s'il se conforme au modèle traditionnel du "mâle à besoins impérieux". Au contraire, comme en témoignent les qualificatifs injurieux de "femelle", "salope" ou "chienne en chaleur", une expression trop directe, trop visible du désir place la féminité sous le signe de l'excès, de l'animalité et de la saleté. Le machisme, qui assimile les hommes à leur érection — "je bande, donc je suis" —, fait peser un tabou sur la manifestation du désir féminin : "mouiller" n'a rien d'aussi prestigieux. Pour les machos, la sexualité effective — désir, actes et plaisir — salit les femmes, et les fait déchoir du seul statut respectable, celui de vierge-mère asexuée — "toutes des salopes, sauf ma mère !" Aux femmes "bien" ne s'offre donc qu'une alternative : refuser ou céder.


Effectivement, le fait de mouiller n'est pas aussi considéré que le fait d'être en érection - même si les femmes aussi sont en érection lorsqu'elles sont excitées. D'ailleurs, si les termes ne manquent pas pour nommer le phénomène d'excitation sexuelle propre aux hommes, celui propre aux femmes souffre d'un manque flagrant de vocabulaire. Combien de femmes connaissent le nom désignant les sécrétions que leur vagin produit lors du désir sexuel - la cyprine? Très peu, sans doute. Rappelons-nous aussi que pas mal de femmes ignorent ce qu'est un clitoris, à quoi il sert, etc. Je l'ai moi-même constaté autour de moi.

Baratineur insistant ou don Juan esthète, le séducteur ne tient compte ni du désir de la femme, ni même de son non-désir exprimé : pour pousser son avantage — "femme qui écoute est à demi conquise", affirme le dicton —, une absence de résistance lui suffit, ou un consentement arraché. Avec ses manœuvres stratégiques et ses ruses tactiques, cette séduction masculine "à la française" s'apparente à une guerre dont l'issue incertaine fait tout l'intérêt. En cela elle diffère du viol avec violence, car elle relève plutôt de l'emprise, la pression psychologique exercée, voire le chantage ("Si tu m'aimes…"), évitant la brutalité physique. Pour aboutir à la pénétration qu'il est le seul à désirer, le violeur se dispense de mettre des formes : il use de sa force ou abuse de son autorité, ce qui fait de lui un criminel. Criminel ! Un gros mot ? C'est pourtant le seul qui soit juste, même s'il reste difficile à admettre par ceux qui persistent, avec le "beauf" de Coluche, à dire "Le viol, c'est quand on veut pas, et moi, j'voulais !" ! De leur racine latine — séduire, c'est détourner du droit chemin — séduction et séducteur gardent une nuance péjorative, atténuée dans l'adjectif "séduisant". On peut leur préférer le verbe "plaire" dont le sens est positif quel que soit le sexe du sujet. Chercher à plaire, ou à se plaire l'un à l'autre, désigne un ensemble d'actions visant au même but que la séduction — un acte sexuel, une rencontre au plus intime. Toutefois, la différence, essentielle, vient de ce que chaque personne prend le temps d'attendre le désir de l'autre. Plaire et séduire peuvent aussi se combiner au début mais, alors que plaire suppose réciprocité, souci de l'autre et recherche d'un double plaisir, séduire est toujours asymétrique.


Voilà selon l'auteur la différence essentielle entre séduire et plaire: l'un est asymétrique, l'autre aspire à la réciprocité. Contrairement à ce qu'affirment les réactions hystériques de la majorité des lecteurs de cet article (tout aussi intéressantes que l'article...), elle ne prône pas la fin des relations amoureuses, mais que celles-ci soient égalitaires et tiennent compte du désir des deux partenaires. Pour construire une relation, il faut un désir réciproque, non pas de la contrainte ou de l'intimidation.

Certes, séduire, "ce divertissement féminin par excellence" (Marguerite Yourcenar, Quoi, l'éternité ?) n'est pas le propre de l'homme, mais quand une femme cherche à attirer un homme, il s'agit de coquetterie plutôt que de contrainte, de regards plutôt que d'actes, d'invites verbales plutôt que de "main aux fesses" : rien de comparable au "troussage de domestique" ni au "droit de cuissage", et ni "dragueur" ni  "don Juan" n'ont de féminin. Pourtant, il existe bien des séductrices, et c'est même un type féminin marquant de la littérature et du cinéma ; encore faut-il se souvenir que l'immense majorité de ces œuvres sont des productions d'hommes. La vamp ou la "femme fatale" hantent l'imaginaire masculin, suscitant à la fois fascination et répulsion. En Occident, "la" femme est vue comme fatale à l'homme depuis Ève la tentatrice, ou même Lilith, démon femelle que le mythe juif du Moyen Âge présente comme la première épouse d'Adam ; leur lignée ininterrompue resurgit de nos jours sous la forme de Cruella et autres "dominatrices" qui confortent le masochisme masculin. Si Hollywood représente de préférence des hommes en victimes photogéniques de "sorcière", tel Michael Douglas dans Liaison fatale, reprise du thème de La Femme et le Pantin ou de L'Ange bleu, dans la réalité le rapport de forces entre hommes et femmes est à l'inverse. Avant la contraception moderne, combien de femmes "séduites et abandonnées", combien de domestiques engrossées et jetées à la rue, combien de "filles-mères" traitées en coupables, tandis que le séducteur-géniteur n'était jamais inquiété ! Les hommes, écrit Madame de Staël dans Delphine, "veulent, en séduisant les femmes, conserver le droit de les en punir". Un demi-siècle de pilule n'a pas suffi à modifier en profondeur les mentalités, comme le prouvent les pratiques de harcèlement sexuel masculin au travail, dont on commence seulement à percevoir l'ampleur, ou les réactions de solidarité machiste à l'affaire Strauss-Kahn. Alors que l'opprobre social pèse toujours sur la "salope" qui fait perdre la tête à un mari, ou qui croque les hommes et les rejette "comme un kleenex", le dragueur fier de son "tableau de chasse", le consommateur méthodique ou le dirigeant incapable de maîtriser ses pulsions ne sont pas si mal vus. Quelques-uns bénéficient même du soutien public indéfectible d'une épouse aussi dévouée qu'Anne Sinclair ou Hillary Clinton. On peine à imaginer le cas inverse – l'abnégation d'un mari solidaire d'une présidente portée sur la chair fraîche.


De même, la séduction initiée et menée par une femme ne repose pas sur les mêmes procédés qu'un homme: en vertu de leur injonction à plaire sans cesse (épilation, maquillage, vêtements féminins, douceur, etc.), les femmes se doivent de séduire en jouant de leur physique. Un homme utilisera sa force physique pour séduire. On conviendra que faire la belle et taper des poings sur le torse n'ont pas les mêmes retombées... De même, les fléaux dont elle parle (femmes engrossées puis abandonnées) est hélas toujours d'actualités dans bon nombre de pays. Sans compter les cas répandus où une femme se fait violer, puis est accusée de fornication, puis est lapidée à mort, tandis que le violeur erre dans la nature, nullement inquiété.

Autre asymétrie : selon la curieuse moyenne établie par les enquêtes sur la sexualité, les hommes auraient eu au cours de leur vie 11 partenaires, et les femmes 3, différence que le recours de certains hommes à la prostitution ne suffit pas à expliquer ; la source en est plutôt dans la sur-évaluation masculine et la sous-évaluation féminine : sur chaque sexe pèsent des attentes opposées, ce qui amène chacun d'eux à déformer la réalité en sens contraire.

Quant à l'intimité d'un couple établi, d'après les mêmes enquêtes, dans la majorité des cas c'est l'homme qui prend l'initiative du rapport sexuel — c'est du moins ce qui ressort des déclarations, dont on peut de même suspecter le conformisme, c'est-à-dire le respect des normes en matière d'activité sexuelle.

C'est seulement dans le monde abstrait des formules que deux personnes, A et B, — leur sexe étant indifférent — sont mues par des désirs d'intensité égale, et les expriment, soit simultanément, soit alternativement. Dans la "vraie vie", l'une des deux a toujours plus envie que l'autre, ou alors, si les deux ressentent du désir, ce n'est pas au même moment — ce décalage dans l'intensité ou le temps entraînant difficultés et incompréhension.

Notre monde est inégalitaire, et le sexe qui domine dans tous les domaines — politique, économique, social ou religieux — impose aussi les modes et les rythmes de la relation sexuelle : c'est le désir masculin qui fait la loi, à toutes les étapes — approche, attaque, déroulement et conclusion.


Les faits confirment non pas qu'il s'agit de données naturelles, mais bien du produit d'une certaine éducation, qui amène hommes et femmes à avoir des attentes, un comportement et des réactions différentes voire opposées face aux mêmes événements.

LA VÉRITABLE LIBÉRATION SEXUELLE EST À VENIR

La libération sexuelle annoncée dès mai 68 a d'abord permis aux hommes d'affirmer leurs désirs, à charge pour les femmes de les satisfaire. En effet, une femme, à plus forte raison une camarade, osant refuser l'"hommage" d'une telle proposition était stigmatisée par la critique suprême : "T'es pas libérée !" (variantes : "T'es coincée !" ou "frigide"). Comme si "libération des femmes" signifiait mise à disposition sexuelle au profit de tous les hommes de l'entourage… De grandes intellectuelles mirent en forme une opposition politique à ce machisme de gauche. C'est à des féministes des années 70 qu'on doit le début de la révolution conceptuelle si bien exprimée dans le titre donné par la sociologue Nicole-Claude Mathieu à son article : "Quand céder n'est pas consentir" (1978).


Je trouve qu'elle n'a pas complètement tord dans ce qu'elle affirme. En découvrant le MIEL, je m'étais un peu attardée sur la rubrique de la libération sexuelle et ses aspirations, et une phrase m'avait choquée: ça disait en substance que dans le cadre de cette libération, des femmes faisaient le vœu de ne se refuser à personne qui en formulait la demande. J'ai trouvé ceci aliénant justement: comme si le but de la libération sexuelle n'était pas de libérer justement hommes et surtout femmes de la tyrannie du devoir sexuel, mais de faire en sorte que les hommes aient des femmes plus facilement et sans entraves. Pourquoi la libération sexuelle signifie-t-elle je m'offre à tout le monde?

Ensuite, la philosophe Geneviève Fraisse et d'autres penseuses approfondirent la notion de consentement. Traduction sur des banderoles lors de manifestations contre le viol : "Quand une femme dit “non'', c'est non", ou "Viol de nuit, terre des hommes" (Paris, 19 septembre 1985). Depuis lors, les mentalités évoluent, certes très lentement, vers une perception de la rencontre sexuelle comme celle de deux désirs, dans la liberté et l'égalité. Plaire par ses propres mérites, susciter l'acquiescement de l'autre, au lieu d'imposer sa volonté par la contrainte, c'est découvrir que les baisers échangés ont meilleur goût, pour les deux, que les baisers volés. Loin des grands machos de ce monde et de leur argent qui prétend acheter les consciences, voilà que quelques hirondelles annoncent le printemps d'une authentique  libération sexuelle : des femmes se libèrent de leurs inhibitions et apprennent à exprimer leurs désirs sans craindre le jugement d'autrui, des hommes n'ont pas peur de se sentir considérés comme des objets de désir, et certains privilégiés y trouvent même du plaisir. Loin du tapage des médias et des rodomontades de vieux mâles s'accrochant à leur privilèges, de plus en plus de couples féministes montrent, discrètement, comment lier désir et respect de l'autre, plaisir et égalité.

Après l'insouciance de la "douce France" chantée par Trenet, et ses "baisers volés" chers à Truffaut, Dominique Strauss-Kahn a pu incarner la France dans son arrogance dominatrice, mais la prétendue séduction "à la française" apparaît désormais, le roi étant nu, pour ce qu'elle est : de la violence sexuelle.


Les réactions de certains lecteurs sont toujours aussi constructives: soit ça part dans des délires (ah bah si maintenant on peut plus baiser...) soit c'est à côté de la plaque (on accuse toujours les Français, bouhouhou ) soit ça donne dans le dénigrement (sale pute frustrée et mal-baisée va!).

Source: http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/08/24/la-pretendue-seduction-a-la-francaise-n-est-que-de-l
a-violence-sexuelle_1562644_3232.html
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pierregr
Ma vision féministe de la pilosité féminine.

http://pgriffet.voila.ne
t
inscrit le 31/08/2006
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le 24/08/2011 à 16:59:14
Acces au message Le genre : masculin - féminin
Elle dit les choses très simplement mais visiblement, certains font semblant de ne pas comprendre et se posent en victime des féministes. Ce discours est lassant mais tellement convenu. http://r15.imgfast.net/users/1512/54/25/50/smiles/14396.gif
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naturalwoman
L’accusation de « contre-racisme » ou de « sexisme à l’envers » est typiquement réactionnaire : elle l’est déjà a priori, avant tout examen, en cela seul qu’elle pose implicitement une symétrie entre oppresseurs et opprimés.

Christine Delphy.
inscrit le 26/05/2010
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le 30/08/2011 à 15:32:58
Acces au message Le genre : masculin - féminin
Pour revenir sur la polémique à propos du contenu du manuel de SVT de 1ère S:

http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/08/30/des-deputes-ump-contestent-la-notion-d-identite-se
xuelle-expliquee-par-certains-manuels-scolaires_1565493_3224.html#xtor=RSS-3208


Voici ce que dit le manuel:

Le sexe biologique nous identifie mâle ou femelle mais ce n'est pas pour autant que nous pouvons nous qualifier de masculin ou de féminin. Cette identité sexuelle, construite tout au long de notre vie, dans une interaction constante entre le biologique et contexte socio-culturel, est pourtant décisive dans notre positionnement par rapport à l'autre.


Et voici ce qu'ont compris les détracteurs:

Selon cette théorie, les personnes ne sont plus définies comme hommes et femmes mais comme pratiquants de certaines formes de sexualités : homosexuels, hétérosexuels, bisexuels, transsexuels.




Alors, déjà, pour commencer, le transsexualisme n'est pas une sexualité... mais bon...
Ensuite, le manuel ne définit pas les gens par rapport à leur orientation sexuelle, mais par rapport... à ce que eux-mêmes décident, se sentent, choisissent.

Pour des gens qui font sans cesse appel à la "science", ils mélangent quand même beaucoup les notions. Je trouve que ça manque gravement de rigueur, tout ça.

Et bien évidemment, nous avons C. Vanneste en tête de file de ces braillards mal dans leur peau. J'attends avec impatience le jour où l'on découvrira "qu'il en est", à l'image de tous ces sénateurs américains homophobes virulents pris la main dans le slip d'un mec.

Le dernier en date:

http://www.tetu.com/actualites/international/porto-rico-un-senateur-demissionne-apres-la-publicatio
n-de-photos-nu-sur-grindr-20065
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Corrigan
Courant Orgonal
L'Energie du Vivant
inscrit le 03/07/2006
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le 13/09/2011 à 15:47:38
Acces au message Le genre : masculin - féminin
Un grand débat agite pour l’heure le landerneau internetien.
 Il s’agit de l’introduction de la « théorie du genre » à l’école.
On va en profiter pour prendre position sur la question.
Une affirmation, pour commencer.
S’il est impossible, pour le moment, de prouver l’existence de deux polarités complémentaires et « opposées » dans le Vivant, il est tout aussi impossible de prouver le contraire.
Il s’agit donc, avant toutes choses, d’une prise de position  philosophique.
On se contentera donc de réaffirmer, comme fait d’expérience vécue, l’existence d’une énergie primordiale  - le Qi -, pourvue de deux pôles, l’un « masculin » -le yang- et l’autre « féminin » -le « yin ».
Si l’on parle ici du Qi, c’est qu’il renvoie à une science non-occidentale, qui a fait ses preuves depuis quelques milers d’années.
 La découverte de l’orgone ne date, en définitive, que de 1935.
Affirmer, comme le font d’aucuns, que le « genre » est non pas inné, mais acquis, est donc une prise de position philosophique.
Introduire cette prise de position dans un programme scolaire peut donc, très nettement, être ressenti comme une atteinte à la neutralité de l’enseignement. A moins qu’il ne s’agisse, bien sûr, d’une matière non obligatoire, comme un cours de religion.



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naturalwoman
L’accusation de « contre-racisme » ou de « sexisme à l’envers » est typiquement réactionnaire : elle l’est déjà a priori, avant tout examen, en cela seul qu’elle pose implicitement une symétrie entre oppresseurs et opprimés.

Christine Delphy.
inscrit le 26/05/2010
Image membre
le 13/09/2011 à 21:48:10
Acces au message Le genre : masculin - féminin
Le genre est acquis et en aucun cas inné. Il n'est pas inné pour les garçons de s'habiller en bleu, de jouer aux voitures et d'être braves et courageux, et il n'est pas inné chez les filles de s'habiller en rose, de jouer à la poupée/faire le ménage et d'être peureuses, sensibles et émotives.

Le genre, c'est qu'on veut qu'un homme/une femme soit. Le sexe est biologique, il existe deux sexes à l'état naturel (qui peuvent être simultanément présents dans un même être vivant ou même absents), mais le genre est une pure construction sociale. Il n'est pas dans la nature des femmes d'être vulnérables/séductrices ni de se maquiller/porter des robes, et il n'est pas dans la nature des hommes d'être des mâles dominants. Tout ceci relève d'une construction sociale qui assigne à chaque personne un rôle en fonction de son anatomie sexuelle.

Dire que le genre est une foutaise ne signifie pas qu'on nie les différences anatomiques entre les hommes et les femmes. Ces différences existent; et alors? Les Noirs et les Blancs sont différents du point de vue de leur phénotype; et alors? Les grands et les nains aussi; et alors? Les gros et les maigres aussi; et alors? Etc. etc.

Enfin, le genre n'est pas une "théorie", c'est une évidence. Il n'y a qu'à ouvrir un catalogue de jouets pour enfants pour s'en rendre compte. Chaque petite fille de ce monde a entendu cette phrase au moins une fois lorsqu'elle a voulu faire ce que chaque enfant fait de façon naturelle: "une jolie petite fille ne fait pas ça", "c'est pas beau pour une petite fille de faire comme ça"! La nature de l'enfant s'exprime, le genre réprime.

Simple question: il(s) est/sont sur quel(s) chromosome(s) le(s) gène(s) qui code(nt) ce qui est "masculin" et ce qui est "féminin" (à part bien évidemment les différences anatomiques qui elles sont complètement naturelles)?  
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