Bonjour Feuille

le 09/04/2011 à 14:03:46, Feuille a dit :

mes convictions, car déjà que je suis une écolo et végétarienne convaincue

Cela peut justement aider les autres à comprendre ta démarche, ils se diront que tu es en accord avec tes convictions profondes

Ces jeunes hommes me semblent bien immatures mais dans ce cas précis, il y a l'effet de groupe qui joue. Ils ne sont peut-être pas tous aussi convaincus...
Le collège et le lycée sont des étapes difficiles et moi-même (au lycée), j'ai laissé croire aux autres que je m'épilais les aisselles alors que c'était faux.

L'aspect actuel de tes poils n'est pas leur aspect réel. Pour voir tes "vrais" poils, il faut que tu attendes leur renouvellement naturel. Ils seront peut-être un peu longs mais fins et non-tordus et même plus clairs.

Je ne suis pas sûre que ce que je vais dire soit un bon conseil...
Si, je devais retourner au lycée, je garderais mes poils et je les cacherais mais je ne les supprimerais pas pour les autres. C'est exactement ce que j'ai fait pour mes poils aux aisselles jusqu'à ce que je me décide à les raser pour la première fois.

En fait, tes poils ont déjà 6 mois au minimum et si tu les épiles maintenant, tout sera à recommencer le jour où tu seras prête ou le jour où les conditions seront plus favorables...

Moi aussi, j'avais les cheveux courts mais je n'étais pas la seule et c'est surtout moi que cela dérangeait.

Bienvenue Feuille, tu trouveras ici tout le soutien (virtuel) dont tu as besoin. Il y a d’autres lycéennes inscrites sur le forum (rere222 et petiterenarde), elles subissent parfois des remarques mais à la longue, les autres lycéen-ne-s se sont adaptés et considèrent ça comme une petite lubie mais sans plus. Après tout, il y en a qui ont des piercings, des tatouages (qui sont des mutilations, pour appeler les choses par leur nom). Pourquoi ne pourrais-tu garder intact ton corps ?
As-tu pensé à t’identifier à qqn de connu qui garde ses poils ?
Je pense à Laetitia Casta, Julia Roberts. Sont-elles « masculines » parce qu’elles ont des poils ? Elles sont en couple, ont des enfants et LC revendique souvent le fait de garder ses poils publiquement. Quant à JR, on la voit régulièrement dans la presse avec ses poils.
Tu ne fais de mal à personne en ne touchant pas à tes poils, tu peux te le répéter pour t’en convaincre. Que ça dérange les pilophobes intolérants, ce sont eux qui ont un problème.
Comme le dit Canna, tu es déjà un peu marginale en étant écolo et végétarienne, ça devrait mieux passer à mon avis que si tu étais « féminine » (entendez tout le temps maquillée, habillée dernier cri).
C’est très difficile au début de passer outre les remarques mais sache que si tu vas à l’encontre de tes envies et convictions profondes, c’est à toi que tu feras du mal, c’est vrai pour plein de choses évidemment, pas seulement pour les poils.
Je ne sais pas si tu as facile à te défendre verbalement ou si tu es plutôt timide mais j’ai fait un sujet où je donne une liste d’arguments pour contrer les conneries pilophobes.

http://ecologielibidinale.les-forums.com/topic/43/arguments-pour-contrer-les-cliches-sur-les-poils/


entraîne-toi devant un miroir éventuellement pour dire les arguments comme si tu parlais à qqn. Ensuite, quand tu seras confrontée aux remarques et jugements, la réponse viendra toute seule.
As-tu éventuellement une amie intime à qui tu pourrais en parler ? Ou qqn de ta famille ? Je pense que tu devrais essayer d'avoir du soutien dans la vie réelle, pas seulement ici, ça te ferait du bien d'être comprise.

Dis-toi aussi que si tu deviens l'attraction au lycée, ça ne va pas durer, ça m'étonnerait qu'on te prenne pour cible pendant longtemps.
Mais il faut surtout montrer que ça ne te touche pas (même si ça te touche) car sinon, illes vont en jouer, voyant que ça te fait du mal.
Joue-la indifférente et ça les énervera.

Merci pour vos messages encourageants, mais c'est très très difficile !
Déjà que je suis quelqu'un de solitaire, je serais plus facilement ciblée. C'est facile pour une célébrité de ne pas s'épiler, mais pour quelqu'un d'impopulaire, pas facile de s'affirmer et de se montrer exemplaire...
Surtout qu'avec une telle longueur aux jambes, je risque d'effrayer tout le monde (déjà que j'effraye ma famille avec mes poils...). D'autant plus que contrairement à Laeticia Casta et Julia Robert, ce sont des femmes en couple qui ont déjà une vie de famille, un homme qui les accepte telles qu'elles sont.. Moi je n'ai rien de tout ça, je n'ose pas avoir de petit-ami par crainte qu'il ne m'accepte pas telle que je suis physiquement (poilue), car la majorité des mecs me disent que si leur copine ne s'épile pas, ils ont l'impression d'être avec un mec ou un transsexuel...
Si je garde mes poils et les cache sous des pantalons, je vais étouffée... surtout que je passe tout mon été à aller à la plage, avec des poils aux pattes, je ne risquerai pas de passer inaperçue...
Moi ce que je rêve, c'est une marche solidaire dans les rues de femmes poilues se révoltant contre la pilophobie qu'on nous impose. Mais la mise en place de cette marche féminine et solidaire paraît être trop utopique...

le 09/04/2011 à 21:20:42, Feuille a dit :

femmes en couple qui ont déjà une vie de famille, un homme qui les accepte telles qu'elles sont.. Moi je n'ai rien de tout ça, je n'ose pas avoir de petit-ami par crainte qu'il ne m'accepte pas telle que je suis physiquement (poilue), car la majorité des mecs me disent que si leur copine ne s'épile pas, ils ont l'impression d'être avec un mec ou un transsexuel...

Et donc tu es prète à te renier simplement pour plaire? Et comment veux-tu aimer un petit-ami en sachant qu'il t'aime pour l'image que tu essaies de donner et non pour ta vraie personnalité?

Moi ce que je rêve, c'est une marche solidaire dans les rues de femmes poilues se révoltant contre la pilophobie qu'on nous impose. Mais la mise en place de cette marche féminine et solidaire paraît être trop utopique...

Ça ne risque pas d'arriver, car elles font toutes ce que tu dis: elles se conforment et s'écrasent C'est sûr que le sexisme n'est pas prêt de disparaître(le nucléaire nous tuera avant de toute façon)

Salut Feuille. Tu n'as vraiment personne au lycée ou ailleurs à qui en parler ? Tu dis être solitaire mais il y a bien qqn avec qui tu as des affinités non ? Qui serait aussi écolo et/ou végétarienne.
Personne dans ta famille non plus ? Ils disent quoi en voyant tes poils ?

Il ne faut pas non plus s'affirmer et les narguer, juste être toi-même, ce n'est pas pareil. La provoc, c'est une réaction de faiblesse, certes face à une agression mais le mieux, c'est l'indifférence. Tu dis que tu es déjà solitaire, que pourrait-il t'arriver de pire ?

Pour les célébrités, c'était juste un exemple pour clouer le bec à celleux qui disent qu'une femme avec des poils, c'est un trans ou un mec. D'ailleurs, dans la jeune génération, bcp d'hommes s'enlèvent les poils (aisselles, torse, pubis). Sont-ils féminins pour autant ? Les sportifs, joueurs de foot qu'on voit glabres, ce sont des "tarlouzes" peut-être ? Ce genre d'argument machiste ne tient pas la route. Une femme a des seins, un vagin et un clitoris. Point. Qu'elle ait des poils n'enlève rien à sa féminité, que du contraire puisqu'elle se différencie de la fillette impubère, qui n'a pas de seins ni de poils.

Tu dis que tu n'oses pas avoir de petit ami mais ça veut dire que des garçons te draguent malgré tout ?  Si c'est le cas, lors d'une discussion avec un gars qui te plaît, voici un scénario que j'ai imaginé pour celles qui sont célibs, c'est d'ailleurs un bon test pour détecter les blaireaux : dire que vous aviez rdv chez l'esthéticienne mais que vous avez dû annuler et qu'il n'y a pas de place avant 6 semaines. S'il fait une tête d'enterrement ou une grimace, vous avez compris. Car s'il ne supporte pas les poils, il exigera aussi que vous fassiez régime, mettiez des strings, des hauts talons, etc.
Des garçons tolérants, il y en a. Certes pas très nombreux mais ceux qui craindraient le jugement de leurs potes en sortant avec une " poilue " n'en valent pas la peine.

Bon je dis tout ça mais ce n'est pas moi qui dois affronter les intolérant-e-s, j'ai bien conscience que c'est plus facile à dire qu'à faire. Mais réfléchis au pour et au contre : soit, tu te conformes à la norme et tu renies tes idées, ce qui va te rendre malheureuse car tu devras évidemment surveiller la repousse, les intolérant-e-s le sont aussi avec un cm de poils, faut pas croire qu'ils attendent que les poils soient longs pour ricaner. Soit, tu restes toi-même et tu te fais du bien en te disant que toi, tu respectes le choix des autres filles qui s'épilent. C'est dur d'aller contre la norme mais à long terme, tu seras gagnante. Ne pas déplaire à des blaireaux, ça n'avance à rien.

Pourrais-tu nous dire si tu vis dans une grande ville, en province, à Paris ? C'est pour situer un peu l'endroit car la pilophobie n'est pas aussi forte en province, a priori.

Feuille, tu vas peut-être considérer ce que je vais dire comme étant des conseils de grand-mère mais bon c'est vrai que je ne suis plus toute jeune

Lorsque je parle de cacher tes poils avec des vêtements, je pensais à des matières fines, souples, laissant respirer ta peau comme le coton et le lin. Il est possible de trouver des pantalons larges et fluides au niveau des jambes ou de longues jupes évasées. Ces vêtements permettent la bonne respiration de ta peau et les mouvements du tissus permettent une certaine ventilation. Il est tout à fait possible de faire soi-même ces vêtements avec un joli tissus qui te plaît...

D'autre part, personnellement en été, je ne sors pas aux heures les plus chaudes de la journée et je n'utilise jamais de protection solaire. Si je sors lorsqu'il fait trop chaud, je me couvre les bras et les jambes avec des vêtements amples. Je n'ai jamais eu de remarques particulières à ce sujet et si on me pose des questions, j'explique que je ne peux pas mettre de protection solaire sur ma peau car je suis allergique aux ingrédients (ce qui est vrai) mais aussi que je refuse d'étaler sur ma peau un cocktail chimique douteux

Pour ce qui concerne la piscine et la plage, le problème reste entier
Or, pour les lycéens, l'exemple des célébrités peut faire son effet...

Nous n'avons pas les même poils mais je suis dans la même situation que toi, cet été je n'ai pas envie de montrer mes poils qui ne sont pas encore mes "vrais" poils. Et je pense que je ferais ce que je te conseille

Je me moque des autres hommes mais je considère que l'homme auquel je plaît dois m'apprécier telle que je suis avec mes poils et mes autres particularités et s'il ne le peut pas, c'est peut-être bien qu'il ne m'apprécie pas réellement...
Je crois aussi qu'une marche ne t'aidera pas vraiment parce qu'une marche ce n'est qu'un seul jour alors que toi, c'est tous les jours que tu dois assumer et être fière de tes poils et de tout ce que tu es

Je me dis qu'il faudrait que tu assumes fièrement toutes tes convictions et même avoir ton style vestimentaire propre mais je sais que ce n'est pas facile surtout au lycée et je ne suis pas sûre que j'aurais réussi moi-même

Bonjour, Feuille et tous les autres.

Je n'ai plus beaucoup de temps pour aller sur le forum mais comme ici, ce sont les "vacances"...

C'est fou comme je me reconnais dans ton histoire.

Je me rends compte que je n'ai pas raconté énormément de choses sur moi car ce n'est pas dans mes habitudes ; souvent, je préfère rester discrète sur ce que je suis vraiment (à part avec les plus proches des plus proches) et ce, même virtuellement. Mais ici, j'aimerais que vous sachiez un peu par quoi je suis passée.

Quand j'avais environ 9 ans (à peu près comme toi), mes poils aux mollets ont commencé à me gêner. Le problème, c'est : impossible de me souvenir pourquoi : me sentais-je trop différente des autres filles aux mini-poils très clairs ou bien m'avait-on fait des remarques ? Ma mémoire l'a occulté... Toujours est-il que ma mère a bien voulu me les raser avec de la crème Veet. C'était le début pour mes jambes... Pendant des années, c'est ma mère qui me les a rasés ! Cette crème puait et je trouvais que j'avais les jambes douces après mais cette douceur était de courte durée et le mode hérisson survenait bien vite. J'ai un peu oublié la fréquence, je pense qu'en hiver je le faisais de temps en temps et en été plus régulièrement mais jamais plus d'une fois par semaine.

Quand j'ai eu 13 ans, mes poils aux aisselles ont commencé à montrer le bout de leur nez. Je ne me suis posé aucune question, pour moi il était naturel que je les enlève. Je ne me souviens même plus si ma mère m'a dit quelque chose à ce sujet. J'ai toujours fait ça avec cette même crème Veet. Vers la fin, je faisais plutôt ça au rasoir électrique. Et une ou deux fois (aussi vers la fin) , une de mes copines me l'a fait au rasoir à lame mais j'avais trop peur que ça coupe ! Quelle horreur.

Tout ça me travaillait énormément, s'il restait des poils sur mes jambes malgré la crème, si je voyais un défaut quelconque, je piquais une crise. Pour mes aisselles, ça allait.

Vers 14-15 ans, mes poils aux cuisses ont commencé à me déranger en été. Je les rasais uniquement à ce moment-là. Comme je ne l'ai pas fait beaucoup de fois, ceux-là sont restés plutôt clairs (châtain comme ça) sauf dans l'intérieur de mes cuisses et un peu derrière où là, ils sont carrément noirs et longs. Mais je ne me trouve pas très poilue des cuisses globalement. Plus ou moins à la même époque, j'ai eu des poils pubiens qui "dépassaient de mon maillot". Comme ils n'était pas très foncés, j'en enlevais la plupart à la pince à épiler. Encore à ce moment, j'ai commencé à m'épiler les sourcils (juste ceux qui avancent sur le haut du nez). Comme je suis fort brune, j'avais aussi un duvet sur la lèvre supérieure.

Jusqu'à mes 17 ans, ça a continué ainsi. Et, chose que je n'ai pas dite, je croyais être une des seules au monde à avoir autant de problèmes avec mes poils ! Je croyais que quasiment toutes les femmes avaient des poils "bien rangés dans leur maillot", je croyais être une des seules qui avait une petite moustache... Tout ça à cause de toutes ces images, des résultats que je voyais sur les autres femmes qui ne s'accompagnaient pas du temps, des souffrances consacrés à ces choses que je considérais comme hideuses avant. Ma mère et ma soeur sont peu poilues alors... Je me sentais seule au monde avec ça sauf quand je partais en vacances car là, je faisais bien tout ce qu'il fallait... On s'est toujours plus ou moins moqué de moi depuis que je suis petite (époque où les poils étaient inexistants dans ma tête). On me disait parfois que j'étais laide, bête etc. Plus tard, ça a été les bourrelets (plus fréquent alors que je n'ai jamais été grosse mais bon, c'est vrai que j'en avais). On m'a toujours dit que j'étais grande donc j'ai pensé que c'était une tare pour une fille. Tout ça n'était pas très fréquent mais j'ai fini par le croire...

Puis, j'ai rencontré mon copain. Il m'a donc connue épilée comme tout le monde, sauf du pubis (excepté les bords) et de la moustache ( pour vous situer, ça ressemblait à un duvet un peu foncé). J'étais même gênée de mes poils pubiens ! Comme je voulais être bien nette, j'ai commencé à m'épiler les bords du pubis avec de la crème Veet et à m'épiler tout le reste beaucoup plus régulièrement. C'est là que j'ai commencé à l'épilateur électrique (sauf aux aisselles). Il ne m'a jamais fait de remarques. J'avais terriblement peur qu'il me touche un peu partout tellement j'étais complexée (pas seulement par mes poils pubiens). Petit à petit, il m'a un peu forcée (en douceur, entendons-nous) à me dévoiler et là, ça a été une libération. Au début, même avec lui, j'avais  peur de mettre des mots sur mes complexes. Il m'a peu à peu donné confiance en moi et pour ça, je lui en serai toujours reconnaissante. Mes poils m'obsédaient toujours, je me trouvais toujours laide, trop grosse et trop grande mais au moins, quelqu'un m'avait trouvée belle.

Puis, à 18 ans, je suis rentrée à l'université. Je me suis dit que c'était le moment de prendre mon courage à deux mains pour m'épiler la moustache (à l'épilateur électrique...) car je verrais tous des gens nouveaux qui ne me diraient pas "tiens, tu t'es rasé la ...". C'était une de mes phobies... Voilà, ça fait très mal mais j'ai fini par m'y habituer. J'avais peur aussi que ça ne repousse encore pire qu'avant mais non, heureusement. Je mettais en même temps une crème qui ralentissait la repousse. (L'avantage de cette méthode, c'est que comparé à la cire, l'épilateur n'arrache pas tout alors il restait des poils et ça paraissait plus "naturel"...). J'ai aussi commencé à sortir de temps en temps (boîtes, bars,...). Là, je me sentais renaître car non seulement, on ne se moquait plus de moi mais en plus, on me draguait (même dans la rue, même en pantalon, sans décolleté, sans rien de spécial). Là, je me suis dit que je n'étais peut-être pas aussi moche que je le pensais et mon copain, jaloux de nature, l'est devenu encore plus. J'ai pris goût à toute cette admiration, c'est ce qui nourrissait mon estime de moi. Celle de mon copain ne me suffisait plus car je me disais que la vision d'une personne était bien subjective, si j'avais celle de beaucoup de monde, ça prendrait un caractère plus objectif. Un jour où j'étais fort déprimée cependant, mon copain m'a dit que ses copains en réalité, chose que je n'aurais jamais imaginée, fantasmaient sur moi. Sur mes fesses, sur mes seins, sur ma beauté, la façon dont je dansais. Il m'a un peu raconté ce qu'ils disaient et même si souvent, c'étaient des propos un peu obscènes, cela me plaisait énormément de savoir que je faisais cet effet-là aux hommes. Ca a aussi commencé à m'obséder, plus j'allais mal et plus j'avais besoin que mon copain me raconte ce qu'ils disaient sur moi. D'ailleurs, mon copain en avait marre, non seulement qu'ils parlent de moi comme ça mais aussi que je lui demande sans cesse ce qu'ils racontaient. Peut-être qu'au début, il se sentait un peu flatté mais ça l'énervait assez vite alors il les rembarrait.

Voilà, tout ça a duré un an et demi. Pendant cette période, je me suis aussi rasé le pubis 3-4 fois. Je voyais que mon copain aimait bien alors... Je l'ai fait tous les 2-3 mois. Quelle horrible repousse, par contre ! Ca piquait un peu et ça me grattait. Je me suis aussi épilé les sourcils 2 fois. J'ai donc eu 2 fois des sourcils standard... Je me sentais belle avec tout ça...

Enfin, il y a plus ou moins un an, j'étais sur le blog de Raffa et je vois que dans le cadre de l'épilation au fil je crois, elle met un lien vers ce site. J'ai un peu lu les arguments (douleur, peau abîmée etc.) mais je me suis dit à ce moment que c'était sans doute vrai mais que de toute façon, il fallait le faire alors... Un ou deux mois plus tard, je voulais m'épiler au miel pour voir ce que ça donnait car ce que j'ai oublié de dire, c'est qu'avec l'épilateur électrique, la repousse était plus lente mais j'avais un nombre incalculable de poils incarnés ! Très désagréable au toucher et quand on a la chair de poule. J'ai aussi oublié de dire qu'au fil du temps, mon copain a connu des repousses. Quand c'était un peu trop long à son goût, il me disait que je pourrais m'épiler mais il n'a jamais refusé de me toucher sous ce prétexte. Donc, j'ai voulu m'épiler au miel. J'avais une recette dans un livre mais je voulais comparer avec une autre sur internet. J'en ai sûrement vu quelques-unes qui ne m'ont pas plu ou peut-être que je cherchais la meilleure, je ne sais plus, j'ai donc parcouru plusieurs pages sur Google. 5, je crois alors que je me limite souvent à 2! ! Et c'est là que je suis retombée sur ce site (merci, merci, merci !). Je sens que ce n'est pas un hasard, il fallait que ça arrive à ce moment-là. Avant, je n'étais sans doute pas prête. Là, j'ai vraiment eu une révélation, je me suis dit "mais comment ai-je pu me faire manipuler comme ça ???". J'en ai tout de suite parlé à mon copain, je lui ai fait part de mon souhait de ne plus m'épiler et il m'a répondu que quel que soit mon choix, il me soutiendrait et même devant les autres. C'était magique, je reprenais enfin possession de mon corps. J'avoue qu'au début, j'ai trouvé ça laid. Je me mettais devant un miroir et je me répétais que oui, c'était beau, oui c'était féminin. Ca me rendait unique. J'ai aussi commencé à réfléchir grâce à cela au sens de ma vie. Pourquoi faisais-je des études très dures qui ne me plaisaient pas vraiment ? Je voulais un certain confort financier mais je me suis rendu compte que je n'avais pas besoin d'autant. Du coup, j'ai arrêté. Maintenant, je fais autre chose. Je n'ai pas vraiment envie de dire quoi car je ne veux pas qu'on puisse me reconnaître trop facilement mais ce sont des études bien plus en rapport avec les autres. Quelque chose qui peut vraiment les aider.

En parallèle, je lisais d'autre choses, des livres sur le développement personnel, la confiance en soi. Et là, j'ai vraiment compris que la première personne qui devait m'aimer, c'était moi. Je ne m'étais jamais sentie aussi bien, aussi féminine, aussi sûre de moi. J'étais moi. Mais, l'envers de la médaille, ça a été et c'est toujours les autres. Je n'ose toujours pas me montrer et si parfois j'ai un pantalon trop court, un t-shirt aux manches trop larges, c'est la panique. Je ne veux pas que les autres le sachent car j'ai peur que ça prenne le pas sur tout le reste, qu'ils me trouvent sale, inhumaine ou je ne sais quoi. Même devant ma famille, c'est juste les jambes et un peu les aisselles (mon père reste celui devant qui je suis le moins à l'aise). Et le maillot, c'est juste pour mon copain. J'ai trop peur, je ne comprends que trop bien ce que ressent Feuille. J'ai peur que si quelqu'un le découvrait, ça fasse le tour de tous ceux que je connais et qu'il n'y ait plus que ça qui compte... J'ai encore du chemin à faire mais je sens que j'y arriverai. Il faut peu à peu se moquer de ce que les gens pensent, ne plus les laisser diriger notre vie, les ignorer. C'est bien plus facile à dire qu'à faire mais j'ai de l'...espoir. Pour nous toutes. Nous y arriverons.

PS : C'est un peu long, désolée...

le 10/04/2011 à 08:39:54, pierregr a dit :

Salut Feuille. Tu n'as vraiment personne au lycée ou ailleurs à qui en parler ? Tu dis être solitaire mais il y a bien qqn avec qui tu as des affinités non ? Qui serait aussi écolo et/ou végétarienne.
Personne dans ta famille non plus ? Ils disent quoi en voyant tes poils ?.

Je suis solitaire, mais je suis quand même en contact avec des gens de mon lycée. Je ne suis pas non plus une vraie sauvage qui reste dans son coin, je vais vers les autres et les autres viennent vers moi.
Mais en dehors du lycée, je suis une vraie solitaire, je ne sors pas ni rien.

Non, personne dans ma famille n'est écolo et encore moins végétarien. Je suis la seule à être comme ça, et je tente malgré tout de les sensibiliser sur leur consommation afin de leur montrer que par ce biais ils peuvent changer certaines choses.
Ma famille me prend un peu pour une folle extrémiste, parce que je suis complètement en rupture par rapport à eux. Eux sont conformistes, ils veulent donner une bonne image d'eux mêmes et respecter les normes.
Ma mère lorsqu'elle voit que je me balade nue, elle me dit que je devrais avoir honte, et que je cherche à me faire violer, parce que dès fois la fenêtre est ouverte et des passants peuvent me voir, alors que pas du tout, j'ai simplement envie d'être à l'aise et me sentir libre. Car je ne vois rien de sexuel ou pornographique à un corps sans vêtement.
Quand ma famille voit mes poils, ils me disent que c'est pas normal pour une fille de se laisser pousser les poils, et à chaque fois ma mère me dit "tu veux que je te les enlève à l'épilateur ?"
C'est assez ambigu parce qu'elle refuse de s'épiler les aisselles et le pubis, mais par contre les jambes et les cuisses, "il faut les épiler" alors qu'elle est consciente que le poil a un rôle important pour la peau.
En revanche mon frère et mon père s'épilent ... et trouvent repoussant qu'une fille soit poilue comme un homme aux jambes.
Pour m'inciter à l'épilation, ma mère me rappelle souvent qu'elle voit des garçons en short qui ont moins de poilus que moi... exprès pour me faire culpabiliser et pour que j'aie honte de les garder...

le 10/04/2011 à 08:39:54, pierregr a dit :

Pourrais-tu nous dire si tu vis dans une grande ville, en province, à Paris ? C'est pour situer un peu l'endroit car la pilophobie n'est pas aussi forte en province, a priori.

Je vis en province dans le sud de la France, dans la région Languedoc Roussillon près des stations balnéaires.

bonjour feuille et bienvenue sur le forum

@ pierre : c'est que bientôt que je serais au lycée, n'oublie pas que j'ai déjà redoubler

le 09/04/2011 à 21:20:42, Feuille a dit :

Merci pour vos messages encourageants, mais c'est très très difficile !
Déjà que je suis quelqu'un de solitaire, je serais plus facilement ciblée. C'est facile pour une célébrité de ne pas s'épiler, mais pour quelqu'un d'impopulaire, pas facile de s'affirmer et de se montrer exemplaire...
Surtout qu'avec une telle longueur aux jambes, je risque d'effrayer tout le monde (déjà que j'effraye ma famille avec mes poils...). D'autant plus que contrairement à Laeticia Casta et Julia Robert, ce sont des femmes en couple qui ont déjà une vie de famille, un homme qui les accepte telles qu'elles sont.. Moi je n'ai rien de tout ça, je n'ose pas avoir de petit-ami par crainte qu'il ne m'accepte pas telle que je suis physiquement (poilue), car la majorité des mecs me disent que si leur copine ne s'épile pas, ils ont l'impression d'être avec un mec ou un transsexuel...
Si je garde mes poils et les cache sous des pantalons, je vais étouffée... surtout que je passe tout mon été à aller à la plage, avec des poils aux pattes, je ne risquerai pas de passer inaperçue...
Moi ce que je rêve, c'est une marche solidaire dans les rues de femmes poilues se révoltant contre la pilophobie qu'on nous impose. Mais la mise en place de cette marche féminine et solidaire paraît être trop utopique...

niveau "popularité" je suis dans la même case que toi, pendant un moment je manquais tellement de confiance en moi que je ne voulais que quelqu'un se mêle de ma vie privé comme entendre le sons d'une musique de style J-POP qui résonnait dans la bagnole de mon père par exemple.par la suite je réfléchissait aux choix/gestes que j'ai déjà eu dans le passé avant l'adolescence ainsi qu'au regard des autres qui étaient inclue et je me suis dit que quoi que je fasse je serais toujours une cassos, impopulaire, bizarre ...etc pour les autres qui me critiquent et que même si je décidais de changer pour eux ils me critiqueront toujours et c'est en partie comme ça que j'ai regagner une partie de ma confiance en moi et même eu la possibilité de faire des choix comme ne pas m’épiler.

de mon côté avec les mecs ça n'a rien changer :  les ordures toujours là et les mecs bien toujours rare, et cela même quand je m’épilais/rasais encore.
d’ailleurs j'ai toujours eu des avis différent de beaucoup de mecs quel qu'ils soit vis a vis de ma PF : ceux que ça dégoute pour diverse raisons + ou - stupide (souvent des machos ou de simples formaté), ceux qui s'en foutent (et qui trouve que ça ne change rien a la fille) et d'autres qui aiment ça  (surtout au pubis voir tout )

en été pour t'entrainer a garder tes poils tu peut toujours passer tes vacances a l’étranger car primo il ne savent pas forcement parler la même langue que toi (au moins que tu sache parler anglais) , deuxio tu ne verra personne de ton entourage et tersio tu pourra découvrir quel est l'image que tel pays donne vraiment a la PF voir faire des pilophobes en moins . j'ai été en Israël et récemment en a Barcelone  et les gens qui ont vu mes poils m'ont pas fait de remarque même ceux qui parlait le français .

concernant les célébrité comme LC et JR il faut savoir que ces femmes étaient comme nous avant le début de leur carrière et aussi qu'elle sont + âgé que toi et moi . si tu regarde tel vieille photo de tel grand artiste tu verra qu'il/elle devait être moins gâtée que nous avant les strass et les paillètes ( cela ne se voit peut être pas du tout mais madonna a commencer avec très peu de fric pour en arriver au succès qu'elle a actuellement )

si tu vois mon topic sur les slogan tu lira que je souhaiterai pour cet été 2011 crée et coller des affiches en ville, partout où je passe pour lutter contre la pilophobie, surtout envers la PF . tu pourra y mettre tes idées de slogans aussi

Sans vouloir trop juger, c'est quand même dégueulasse pour une mère de juger son enfant comme ça. Et pour ton père et ton frère, vous êtes quand même une famille, ils pourraient te soutenir !

Bravo d'aller au bout de tes convictions. Ca fait peut-être souvent mal mais au moins, tu es en paix avec toi-même (du moins, j'espère).

J'ai aussi de l'espoir à propos de ce que Reb dit au sujet des garçons, certains sont quand même tolérants et d'autres aiment carrément ça ! Tant mieux, ça fait tellement plaisir. Dans la vie, tout change alors cette vision négative sur les poils peut aussi changer.

Voici un post de MIEL dans "Et les soutiens-gorges ?"
http://ecologielibidinale.les-forums.com/topic/15/et-les-soutiens-gorges/goto/216/#m216
Ce qu'il dit peut s'appliquer à la pilosité

Merci à Pierre qui m'a aidé à trouver ce sujet

@Feuille, pour ta famille, j'ai coutume de dire "avec des amis pareils, plus besoin d'ennemis !"
Si même dans sa famille, on n'a que des gens contre soi, où faut-il trouver du soutien ? Au moins, ta maman garde ses poils aux aisselles, c'est déjà ça, elle ne pourra pas te dire de les raser, ceux-là. Ton père et ton frère, ils pensent quoi de ta mère qui garde ces poils-là ? Ils doivent être choqués non ?

Ton père et ton frère s'enlèvent quoi comme poils ?
Concernant la remarque de ton père et de ton frère sur les femmes ayant des poils aux jambes, ils se trompent complètement.
Sur ma page, je cite une féministe anglaise qui dit des choses très pertinentes sur son blog, voici un extrait traduit

Les femmes adultes sont supposées avoir des poils aux aisselles, au pubis et sur les jambes. Il n'y a rien de non naturel à propos d'une femme poilue; si c'était le cas, alors les poils ne pousseraient pas à cet endroit en premier. De même, il n'y a rien de non féminin à propos d'une femme poilue. Si la féminité signifie "être comme une femme", alors une femme au corps non altéré est par définition aussi féminine qu'on peut l'être. En fait, on peut dire d'une femme sans poils qu'elle est moins féminine, puisqu'elle enlève une partie naturelle, féminine, de son corps.

Plus généralement, il faut se dire une chose : à part le critère esthétique, absolument tous les arguments pilophobes n'ont aucun sens, les gens qui les expriment ne sont que les porte-parole d'une misogynie ancestrale reprise par l'industrie cosmétique.

Je comprends tout à fait qu'on dise "je n'aime pas les poils" (quoique, on peut s'interroger si ce n'est pas dû justement au fait qu'on n'en voit jamais nulle part) mais à partir du moment où des gens se sentent obligés de dire "c'est pas féminin/c'est une lesbienne/c'est moche (qui n'est pas pareil que dire "je n'aime pas")/ça fait hippie/c'est sale", tout ça n'est que balivernes.

Je ne comprends pas non plus pourquoi ta mère trouve qu'il y a des poils socialement acceptables et d'autres pas. Et il serait bon de s'interroger sur "pourquoi uniquement les poils sexuels" ?

En ce qui concerne les garçons en short, elle se base sur la seule face visible, sur les jambes sans poils des autres filles mais combien sont bien plus poilues que ces garçons ? Des tas !

@Espoir, merci pour ce témoignage. On sent bien en le lisant que les dénigrements subis pendant ton enfance t’ont marquée au point que le fait de savoir que des gars « bandaient » en te regardant, ça te donnait de l’importance. Pourtant quand on réfléchit un peu, on se rend compte que tu n’étais qu’une chose, un trou à remplir, rien d’autre. L’objet sexuel par excellence mais au lieu de te dégoûter, tu semblais enfin exister aux yeux de certaines personnes. Je trouve intéressant que tu aies pu analyser cela avec le recul.

Voici 2 témoignages qui viennent d’un autre forum, c’est de l’actualité récente, ça devrait vous encourager

Bon bah, je sais pas ce qui m'a pris aujourd'hui, mais je suis sortie en pantacourt, manchettes courtes et sans soutif, la totale quoi [:lol:] et je me sentais belle, vraiment super bien comme ça ne m'était pas arrivé depuis longtemps. Je n'avais qu'une heure de cours, je crois que c'est passé inaperçu, et j'ai passé tout l'après-midi dans un parc, tranquille. J'ai eu des regards et des chuchotements de filles dans le métro, j'avais mes écouteurs donc je n'entendais pas, mais je ne pouvais pas m'empêcher de pouffer de rire, parce que je me rendais compte qu'en fait c'était elles qui étaient ridicules [:lol:] Ensuite, une fille m'a demandé mon numéro ! [hock:] [:awesome:] et un type bizarre a essayé de m'aborder mais je l'ai recalé. Je précise que ça ne m'arrive jamais d'habitude, mais bon c'est sans doute simplement dû au fait que j'étais vêtue plus légèrement que d'ordinaire

Eh bien moi hier je suis sortie au restau avec environ 15 personnes, certaines que je connaissais et d'autre pas, en jupe! poils au vent haha.
Mon copain m'a dit qu'il me trouvait très courageuse et qu'il aurait sans doute pas osé le faire. Personne n'a rien dit, après ce qu'ils en pensent je sais pas, les gens sont polis quand même, et personne n'était assez intime avec moi pour me dire quoi que ce soit mais bon, c'est pas évident à assumer quand même les premières fois! Là j'avais la chance d'avoir les jambes sous la table pendant tout le repas mais après j'ai continué la soirée avec d'autres personnes et j'ai même été dans un appart, assise sur une chaise avec des gens assis par terre juste au niveau de mes jambes et là encore rien du tout, même pas de regards insistants ou curieux, ni une seule remarque, et pourtant ça chambrait bon train []
Alors les filles je vous recommande d'essayer parce que c'est vraiment bon pour le moral, et ça montre aussi à quel point 90% du problème vient de l'intérieur []

Merci pour tous ces messages qui me font du bien. Que ce soit les messages qu'on m'adresse, les témoignages d'autres personnes, les conseils prodigués à d'autres... Ce forum me fait... respirer à nouveau.

J'avoue que j'ai vraiment beaucoup de mal à oser comme ces filles. C'est une phobie telle que j'ai dû aller à la visite médicale récemment et que j'ai refusé de me déshabiller.
J'aimerais donc avoir vos conseils pour m'affirmer progressivement. Je sais déjà qu'au début, il faudra absolument que mon copain soit avec moi. Mais après ?

Pierre, oui, c'était ridicule mais c'est une des choses qui peut arriver lorsqu'on ne s'aime pas... Mais ça ne m'est pas complètement passé car malgré tout, j'aime encore bien susciter de l'admiration (sans provocation aucune). Il faut que j'apprenne à m'en passer complètement. Mais d'ailleurs, ça commence à être le cas car j'ai changé de quartier et les gens sont beaucoup mieux élevés ici alors je n'ai plus droit à ces remarques et les regards sont très rares.

Ah oui, quand même. Refuser de se déshabiller devant des gens qui ont l'habitude de voir des poils, ça va loin, la phobie.
Dis-toi qu'illes sont habitués à voir des femmes avec des poils, même si elle sont minoritaires.
Sur le forum féministe auquel je participe, il y a une gynéco qui expliquait que dans la petite ville où elle habite, ce n'est que depuis l'an dernier que de plus en plus de femmes ont le pubis rasé mais que ça arrive qu'elle voie des patientes avec des poils aux jambes ou aux aisselles.

Je ressens aussi que tu n'es pas encore en acceptation de ton corps, sans quoi, tu n'aurais pas autant d'appréhension. Je pense que tu dois encore travailler le mental, je ne sais pas trop quoi mais aussi, arrêter de focaliser sur tes poils quand tu sors. Faut pas croire que les gens vont scruter tes aisselles ou tes jambes, tu ne te balades pas non plus les bras en l'air. A la fac, ça m'étonnerait qu'on t'embête avec ça, tu dis être dans une branche plus "sociale" si j'ai bien compris, tu n'es pas chez les esthéticiennes. Si qqn qui te connaît te fait une remarque, tu peux toujours évoquer le prétexte médical : un rash (inflammation) et le dermato interdit d'enlever les poils. Les prétextes médicaux passent toujours mieux que les attitudes contre la norme.

En 2004, voici ce qqn a posté sur doctissimo, je ne pense pas que ce soit aussi grave pour toi mais malgré tout, il y a des ressemblances. Je l'ai mis sur ma page d'ailleurs, au chapitre "pression sociale"

Quand j'étais ado, j'avais une copine qui était si complexée par les poils de ses bras (c'était une pilosité normale), qu'elle refusait de se mettre en tee-shirt parce que les mecs de la classe(oui les mecs, pas les filles!) lui disaient que ce n'était pas une fille parce qu'elle avait du duvet sur les bras, elle a fini par faire une dépression à cause de cela, et est devenue dysmorphophobe (elle croyait que son corps ne fonctionnait pas normalement)!!! Elle est allée voir je ne sais combien de médecins (gynéco-endocrino...) pour savoir s'il était normal d'avoir quelques poils sur les bras pour une fille, et tous lui disaient que non seulement que c'était normal, mais que sa pilosité était vraiment peu développée! Malgré tout cela, elle est restée traumatisée, et n'a pas pu inclure ses poils dans son intégrité féminine, jusqu'à ce qu'un psychologue lui explique que le refus des poils chez la femme de la part des hommes correspond à une peur inconsciente de la femme et de la mère.

Je ne jugeais pas ton comportement quand tu appréciais être l'objet de fantasmes, je ne juge personne quand j'exprime ce que je ressens. Je connais bien cette attente de reconnaissance car je l'ai vécue aussi mais pas pour mon corps.

Espoir, tu es aussi bavarde que moi

Il est très clair que les gens "normaux" (ou qui font de gros efforts pour l'être et se faire croire à eux-même qu'ils le sont) nous considèrent comme étant étranges, bizarres, extrêmes, etc. mais il n'y a aucun mal à l'être. Soyons fières de l'être
Ce sont eux qui ont un problème et qui n'acceptent pas les autres tels qu'ils sont, refusent la diversité et sont intolérants

Je crois qu'il faut s'assumer clairement et ne pas être gênée.
Ce que je dis semble paradoxal puisque je ne veux pas montrer mes poils en réhabilitation mais peut-être qu'en été mon raisonnement aura évolué...
Dans un autre registre, j'ai fait des expériences avec mes cheveux et j'ai connu une longue période où ils n'étaient pas dans l'état qui me convenait. Or, la période de transition était nécessaire et je n'avais pas le choix. Je ne pouvais pas me permettre de m'enfermer chez moi durant plusieurs mois alors j'ai dû sortir avec mes cheveux dans cet état et assumer ce que j'avais décidé de faire.
Il n'est pas vraiment possible de cacher ses cheveux alors je suis sortie en assumant, sans être trop gênée, je n'ai pas fuit les quelques regards insistants et j'étais fière de suivre seule mes convictions propres.
Maintenant, je me dis qu'il est probable que personne n'ait réellement remarqué une différence
Vous connaissez presque toute ma vie

D'après les exemples autour de moi, il me semble tout de même que certains médecins d'aujourd'hui soient plutôt conformistes et croient en la norme...
L'un d'eux était très étonné de voir que ma Maman ne portait pas de soutien-gorge pour une visite, il lui a dit que normalement toutes les femmes en portent...

Je crois me souvenir que moi aussi je cherchais une recette pour l'épilation au miel...
Il s'agit tout de même d'un heureux hasard que les initiales du MIEL forment le mot miel, serait-ce le résultat d'une très longue réflexion des fondateurs ?

Après avoir écrit tout cela je me dis que peut-être que je dois montrer ces poils en réhabilitation et pas beaux pour que les autres voient que j'ai renversé cette norme et que j'ai décidé de choisir pour moi-même

le 10/04/2011 à 20:07:05, pierregr a dit :

@Feuille, pour ta famille, j'ai coutume de dire "avec des amis pareils, plus besoin d'ennemis !"
Si même dans sa famille, on n'a que des gens contre soi, où faut-il trouver du soutien ? Au moins, ta maman garde ses poils aux aisselles, c'est déjà ça, elle ne pourra pas te dire de les raser, ceux-là. Ton père et ton frère, ils pensent quoi de ta mère qui garde ces poils-là ? Ils doivent être choqués non ?

Ton père et ton frère s'enlèvent quoi comme poils ?
Concernant la remarque de ton père et de ton frère sur les femmes ayant des poils aux jambes, ils se trompent complètement.

Mon père est un homme très très très poilu, il s'épile les poils dans le dos, car c'est soit disant plus "esthétique". Mon frère qui était le premier à critiquer l'épilation, en disant que "c'était pour faire marcher l'industrie des cosmétiques, que ça venait des américains, et que c'était nul parce que ça incite tout le monde à s'épiler". Et d'autant plus qu'il prenait toujours l'exemple de Julia Robert qui ne s'était épilé pour un festival pour dire comme quoi les poils pouvaient causer scandale lorsqu'on ne les enlevait pas.
Cela semble tout à fait contradictoire par rapport à aujourd'hui, il s'épile comme mon père le dos et le torse, me semble-t-il (je n'ai pas vérifiée). Il s'est en effet soumis à cette "norme" peut-être pour éviter de se faire insulter de singe par ses amis, et pour ne pas repousser les filles...
Ma mère est du genre à s'enlever tout ce qui est susceptible d'être vu, les aisselles, le pubis, étant donné que ça reste caché, elle ne se l'enlève pas parce qu'elle a lu une fois dans un article que justement le poil a un rôle fondamental.
Mon père et mon frère se fichent que ma mère garde ses poils sur ces zones là, mais moi qui suis poilue comme un homme au niveau des jambes, ils trouvent cela choquant. Ils ont l'impression de voir un travesti ou une hermaphrodite....

Merci Espoir pour ton intéressant témoignage, comme l'a dit pierre tu es quand même restée un objet de fantasmes pour les hommes.
En ce qui me concerne, j'aimais bien être cet objet de fantasme quand j'étais ado, mais en grandissant j'ai compris que c'était nul de se faire aimer pour nos critères physiques et que malheureusement quand on est amoureuse on travaille plus le côté physique pour se faire regarder.
Maintenant je serais vexée si jamais un homme voulait être avec moi juste pour mon apparence, car la personne nous prend pour l'image visuelle qu'on donne et ça ne va pas plus loin.
J'ai l'impression qu'on a envie d'attirer le regard physiquement parce qu'on nous a trop habitué à se fier au regard.
On se laisse facilement avoir avec des compliments flatteurs, mais ce n'est pas cela qui prouve qu'on est aimé ou apprécié pour ce qu'on est, au contraire, on est en quelque sorte exploitée car on devient un objet animant une fonction (le désir, fantasme) chez les autres, or il faut admettre que nous sommes bien plus que cela.

Je comprends que tu n'oses pas te déshabiller complètement pour une visite médicale, en ce moment je dois retourner chez le médecin pour me faire consulter au niveau des genoux, et je me demande s'il ne vaudrait mieux pas que je m'épile pour me rendre chez ce médecin... Au fond de moi une partie me dit que je dois assumer, et une autre me dit que la personne va penser des choses négatives ...

Feuille,

Tu es la seule à pouvoir choisir pour ton propre bien-être.
Si tu n'es pas prête, il ne faut pas te faire violence.
Chaque chose en son temps...

@Feuille, tu n’empêcheras jamais les gens de penser des horreurs. Mais le principal, c’est qu’ils gardent leur intolérance en fermant leur bouche, pour rester poli. Moi je n’aime pas les piercings et les tatouages mais quand je crois un-e piercé-e tatoué-e, je ne le/la regarde pas bizarrement et je ne lui dis rien. Mais ça ne m’empêche pas de penser que c’est une mutilation, que c’est pour se faire remarquer (même si je sais que certains tatouages sont vraiment significatifs et pas seulement pour faire croire qu’on est tellement différent des autres alors qu’en fait, on est surtout en train de suivre une norme).
Un médecin n’est pas là pour juger les patient-e-s. La gyné dont je parlais est tout à fait opposée à l’épilation intégrale mais quand elle voit une patiente glabre, elle ne va pas dire qu’elle est bête, folle ou qu’elle fait une erreur. Mais si la patiente pose une question ou se plaint d’infections, alors elle dira que tout enlever au pubis n’est pas une bonne idée d’un point de vue infectieux.
Je ne sais pas comment ton médecin réagira mais je pense qu’il n’a rien à te dire sur tes choix corporels. Ce qui compte pour les médecins, c’est que les gens soient propres et pas puants. Le reste, ils s’en foutent.

Feuille c'est super que tu aies appris à voir plus loin que l'habituel jeu de séduction Si seulement vous étiez plus nombreuses
Et je vois que tu fais partie du club des "je me déshabille chez moi" ! Sauf que moi, je n'aurais jamais osé le faire en présence de ma famille!
Il faut vraiment que je mette des plantes sur ma terrasse... marre que mes voisines me reluquent...

Je suis allée aujourd'hui chez mon médecin avec mes poils
Aucune remarque, pas de regard étrange ou méchant (bon en même temps c'est une femme )
Par contre j'ai mis un short en dessous pour ne pas qu'elle voit les poils pubiens qui dépassent...
Je me suis dit qu'il était temps d'assumer ce que je suis et mes engagements, et j'ai pensé au message de pierre comme quoi il ne fallait pas craindre de se montrer devant quelqu'un qui a l'habitude de consulter divers corps avec des critères physiques différents.
J'espère que plus ça ira et plus je m'assumerai, après tout il n'y a pas de quoi avoir honte de ce que la nature nous a donné

le 12/04/2011 à 10:37:25, StephaneAscoet a dit :

Et je vois que tu fais partie du club des "je me déshabille chez moi" ! Sauf que moi, je n'aurais jamais osé le faire en présence de ma famille!
Il faut vraiment que je mette des plantes sur ma terrasse... marre que mes voisines me reluquent...

Oui, mais je ne le fais pas en leur présence. d'ailleurs hier, je me suis faite un bain de soleil sans vêtement, mais après j'ai oublié d'enlever les vêtements sur ma terrasse, alors quand les parents sont rentrés je me suis faite disputer...
Ma mère y voit des symptômes de folie dans le fait de me mettre nue... elle dit que les fous n'ont plus conscience de ce qu'ils font, alors ça leur arrive de se balader nu et de se déshabiller en public...
Mais elle dit ça pour me faire culpabiliser dans l'espoir que j'aie un peu plus de pudeur.
Le reste a jugé que c'était inacceptable, que je pourrais me permettre de faire ça dans un club mais pas ici.
Seulement moi je sais que j'aime être nue depuis toute petite, c'est même ma cousine qui m'entraînait à me mettre nue.
Pourtant, je ne fais de mal à personne, je ne force personne à me regarder et je ne force pas les autres à faire comme moi, on cherche à me retirer un plaisir entièrement personnel et intime qui n'engage personne d'autre.
Il est clair que je comprends ce qu'ils essayent de me dire, que des pervers pourraient en profiter, et ça me dérangerait car je n'ai aucune intention d'apparaître comme un objet sexuel JUSTE parce que je me mets nue. Les gens pensent que ceux qui sont nus sont ceux qui veulent baiser et qui sont chauds, et cela me dégoûte de voir que la mentalité occidentale est ainsi, en Amazonie, en Papouasie, ou en Afrique subsaharienne, des tribus ne masquent pas leur sexe, ni leurs seins, pour eux ça n'a rien de sexuel ou érotique, c'est tout simplement normal. Mais ici en Europe, c'est dès qu'on voit un pénis ou une paire de seins, hop une intention sexuelle nous survient derrière la tête, alors que toutes les parties du corps ont le droit d'être respecter, pourquoi s'exciter devant un paire de seins et pas devant une paire de mains ?
C'est ridicule, on a toujours eu tendance à hiérarchiser nos parties du corps, comme pour la danse (par exemple en danse classique, le buste, le coup, la tête sont figés, alors que les bras et les jambes sont toujours en mouvement, c'est ce qui montre à quel point il y a une hiérarchie au niveau du corps(car les autres membres ne sont pas pris en compte)).
Cela montre aussi à quel point notre corps est un objet, il n'est pris en compte que pour l'image physique qu'il renvoit. Chez les grecs, la beauté extérieure faisait la beauté intérieure, et cela nous est toujours resté...

@Feuille, félicitations d’avoir osé franchir le pas. Je ne suis pas un magicien, avec un peu de bon sens, on peut trouver tout-e seul-e les réponses aux questions qu’on se pose sur les actions à mener.

Pour la nudité, c’est effectivement l’époque, le contexte qui la rend obscène ou naturelle. Dans nos contrées, c’est même un attentat à la pudeur, si tu promènes nue chez toi et que des voisins ont la possibilité de te voir.
Ça me rappelle une anecdote : une dame âgée a porté plainte contre un voisin pour exhibitionnisme, disant qu’il était nu devant sa fenêtre. Le gars disait qu’il n’avait pas de vis-à-vis, la police est allée chez la vieille dame et elle leur a montré comment elle faisait : dans sa salle de bains, elle montait sur un tabouret et ainsi, voyait par le vasistas chez son voisin ! C’était elle la perverse.

Salut Feuille!

Tu as beaucoup de courage, bravo! Surtout au lycée, ce n'est pas facile...
Tu es quelqu'un d'intelligente.
Pour la nudité, ça les gêne peut-être que tu fasses ça chez "eux". Quand t'auras ton chez toi, tu pourras te foutre à oilp comme tu veux!
Mais je comprends ce que tu veux dire quand tu dis que c'est agréable d'être nu(e).
J'apprécie aussi beaucoup d'être nue et c'est pour ça que j'aime beaucoup le sauna, le hamman, etc. On se sent plus libres et personne ne nous regarde de haut en bas, il y a tous types de corps, c'est une certaine manière de vivre! Quand je dis à mes amies que j'y vais, elles s'étonnent et se demandent comment j'ose me mettre nue devant d'autres gens et pas épilée en plus! Je leur dis que personne ne regarde et que tout le monde n'en a rien à foutre. Mais bon, ça suffit pas à les convaincre de venir. Elles sont très pudiques, je ne l'ai jamais vraiment été. Ca me dérange pas de me mettre nue devant des gens que je connais mais bon, je le fais pas parce que ça les gêne. Une fois, je leur ai dit, "on a qu'à se mettre tous tout nus!" pour un peu retrouver cette ambiance du sauna où j'y sens beaucoup de respect. Mais bon, évidemment, je me suis sentie bien seule...

Eh oui, dans nos sociétés, certaines parties du corps ont été érotisés. Si un mec a la trique devant une paire de nichons, c'est juste qu'il a été conditionné!
Ma soeur a été en Inde et montrer un bout d'épaule, ça choc... Chez eux, par exemple, l'épaule, c'est quelque chose d'érotique, chez nous, bon bof...!

Et quelqu'un qui s'excite devant une paire de mains, ouh! Ce sera vu comme une perversion, comme du fétichisme!