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Les théories de la psyché et les pratiques psycho-thérapeutiques, portent des enjeux politiques. Peut-être plus encore que dans d'autres domaines, l'influence idéologique et les conséquences sociales se font sentir. |
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MIEL administrateur ![]() inscrit le 12/06/2006 ![]() |
le 27/06/2006 à 16:43:48
Nous avons tous à des degrés divers subit dans notre enfance (ou après) traumatismes et formatages divers.
Une personne qui envisage d'élever des enfants (ou d'en éduquer) ne devrait-elle pas être au clair avec elle-même pour éviter de leur transmettre ses propres peurs, blocages, etc... Cela vaut aussi pour ceux qui veulent "changer le monde" (voir topic PsychologieEtMilitances). Il peut être bénéficiaire d'explorer le contenu de notre inconscient pour par exemple "faire le tri" entre ce qui nous appartient, ce qui est "sain" et ce qui nous a été "inculqué" directement ou non. Ou bien pour comprendre quels sont les déterminants de nos idées et de nos actions. La psychanalyse n'est pas la seule méthode envisageable. Par exemple pour se débarasser de certaines phobies une thérapie "cognitive et comportementale" peut très bien faire l'affaire. De plus il existe de nombreuses autres méthodes qui permette de "s'ouvrir" à notre conscience et à notre corps, de retrouver une partie des potentialités qu'une éducation mutilante nous a fait perdre ou ne nous a pas permi de développer. Nous sommes tous beaucoup plus capables que ce que nous croyons ! Ne nous contentons pas de la vie étriquée que les marchands nous offrent. Bien sur ces marchés sont très porteurs en ces temps de "crise des valeurs" il convient donc d'être méfiant et d'éviter tant les business que les sectes. Message modifié le 30/06 à 15:19:32 par MIEL. |
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Madaglan inscrit le 19/09/2008 ![]() |
Personellement, il ya une dizaine d'année,j'ai vécu tout un processus de thérapie primale spontanée, sans avoir jamais consulté un thérapeuthe primal. Mais les expériences que j'ai vécu, réitérée pendant presque 4 ans correspondent parfaitement à la description qu'il en a fait.
En plus, j'ai parfaitement su lors du dernier cri primal que j'ai fait, que c'était le dernier.. ! Autant je me savais névrosé et me ressentais névrosé à l'époque, autant je sais que je suis sain aujourd'hui. Par contre, j'ai continué de chercher. Je suis devenu un chercheur spirituel. Et je déconseille à toute personne de se lancer dans la spiritualité avant une psychothérapie profonde. Sinon, la psychanalyse, c'est franchement de la merde. D'ailleurs tous ses praticiens vous le diront: leur but n'est pas de vous guérir; c'est de vous permettre de vivre avec votre névrose. Ceci dit, la vie n'est pas plus belle quand on est sain que quand on est névrosé. Simplement que comme on a plus de cuirasse, on se prend la connerie du monde en pleine poire alors qu'avant on y était désensibilisé. Avant, je souffrais (manïaco-dépression) mais je croyais le monde beau. Aujourd'hui, je le vois sans complaisance, c'est à dire démoniaque-infernal, donc du coup je déprime. Enfin bref c'est la merde de toute façon. Et la démarche spirituelle n'apporte aucune solution non plus sur le plan des petits bonheurs de la vie, vu que déjà c'est pas le but, et qu'en plus on se prend tous les cons anti-sectes dans la tronche. (vivons bien vivons cachés). Quand au matriarcat, c'est pas demain la veille. Message modifié le 01/10 à 23:24:46 par Madaglan. |
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Corrigan Inadapté Névrotique inscrit le 03/07/2006 ![]() |
le 01/10/2008 à 23:23:54, Madaglan a dit :
Ça pour moi c'est vraiment la preuve authentique d'un thérapie réussie... Et de voir aussi à quel point les gens qui s'imaginent "bien dans leur peau" sont en fait déglingués. C'est affolant.... |
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pierregr Pierre. inscrit le 31/08/2006 ![]() |
Je n'avais pas vu ce sujet et pourtant, il me concerne de très près. Le plus gros problème quand on parle des traumatismes et des formatages subis pendant l'enfance, c'est que bcp de gens sont tout à fait hermétiques à l'idée d'avoir justement été formatés. Ils ont l'impression que s'ils le reconnaissent, ce serait un aveu de faiblesse. Or, les psychanalystes ont tous démontré qu'il y a influence et formatage. Comme Miel le signale, la psychanalyse est rarement une solution mais malgré tout, il y a du bon à prendre dans l'approche de l'inconscient et surtout, de son imprégnation "à l'insu de notre plein gré", comme dirait Virenque. Je suis donc moins catégorique que Madaglan : je fais la différence entre les praticiens (des hommes avec leurs propres problèmes) et la théorie psychanalytique, même s'il faut être très prudent vu que chaque courant de psy a eu des errements.
Je pense à Freud et sa théorie sur le complexe d'Oedipe : parmi ses patients, il y avait des gens de la haute bourgeoisie viennoise et Freud était effaré par le nombre de femmes adultes expliquant qu'enfant, elles avaient été abusées sexuellement par leur père/frères/oncles/etc. C'était impensable de responsabiliser les hommes adultes à l'époque vu qu'ils étaient censés être supérieurs aux femmes. Freud aurait donc inventé le complexe d'Oedipe en disant que ça ne pouvait être qu'un fantasme des filles sur leur père alors que c'était la triste réalité, corroborée d'ailleurs par des historiens et certains récits où on voit bien que c'était «normal» de coucher avec des filles impubères ou à peine pubères. En même temps, on ne peut pas lui en vouloir, il était dans un contexte très particulier et il y avait des enjeux considérables, le qu'en-dira-t-on dans la société viennoise était plus important que la parole de femmes névrosées. Mais je crois qu'aujourd'hui, il faut voir la réalité : l'inceste était très fréquent jusqu'au 20ème siècle, facilité par la promiscuité puisque les gens dormaient bien souvent dans le même lit que les enfants. La chambre à part pour les enfants date du milieu du 20ème siècle en Occident, pour les familles lambda. Le complexe d'Oedipe ne repose à mon sens sur rien de réel, comme cette importance que Freud donne au phallus et dont l'absence chez les petites filles provoquerait des troubles. C'est donner bien trop d'importance au phallus mais là encore, c'est normal dans une société patriarcale et machiste. Ceci dit, la vie n'est pas plus belle quand on est sain que quand on est névrosé. Simplement que comme on a plus de cuirasse, on se prend la connerie du monde en pleine poire alors qu'avant on y était désensibilisé. Pas d'accord avec toi et Corrigan sur le coup : c'est le contraire qui s'est passé pour moi. Depuis que je me suis débarrassé des cuirasses (pour utiliser le vocabulaire de WR), je trouve que la vie est belle, disons plutôt MA vie. Elle est plus simple qu'avant mais bcp plus riche en émotions alors que j'avais refoulé mes émotions, à cause de mon éducation. Plutôt que de trouver le monde con, je me dis qu'il évolue, lentement mais sûrement vers autre chose de plus positif. Je concède que ce que je dis a l'air curieux vu le contexte ambiant mais il y a toute une série de petits signes dont les médias parlent peu et qui sont pourtant significatifs d'une avancée dans la bonne direction vers un monde plus humain. Je trouve par exemple que la crise financière actuelle montre à tout le monde l'inutilité à vouloir s'enrichir. Et quand on a fait une thérapie, on sait que s'enrichir, c'est d'abord pour se sécuriser, tellement on est bourré de peurs irrationnelles et de traumatismes. Quand on a ôté la cuirasse, on n'a plus peur de rien et l'argent redevient ce qu'il doit être, un moyen d'acheter de quoi manger, de se loger, de vivre décemment mais pas qqch à convoiter ni à vouloir faire fructifier "pour ses vieux jours". Avant ma thérapie, je ne comprenais pas pourquoi telle personne agissait de telle façon, pourquoi telle injustice perdurait. Maintenant que je sais que c'est lié aux névroses, ça permet de ne pas s'exciter en cas de faits divers tragiques ou de catastrophes humaines, il y a un détachement par rapport aux événements qui n'est pas de l'indifférence mais plutôt une forme de compassion. En fait, quand on sait que ce sont les névroses qui poussent les gens à agir n'importe comment, on est un peu comme spectateur d'un jeu où les joueurs (les névrosés) ne connaissent pas toutes les règles. Ils courent dans tous les sens, s'engueulent, s'énervent et le spectateur lui, sait pourquoi ils agissent ainsi. Cela donne un recul salvateur en pratiquement toutes les circonstances. Il est évident que si qqn se comporte mal face à moi à cause de ses névroses, je ne vais pas le remercier, il aura droit à une réponse circonstanciée, je ne suis pas du genre à me laisser marcher sur les pieds mais pour tous les autres cas ne me concernant pas, j'ai un regard très détaché. S'énerver sur les causes "injustes" mais pour lesquelles nous ne pouvons rien, ça n'a jamais fait avancer le monde. |
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pierregr Pierre. inscrit le 31/08/2006 ![]() |
Corrigan disait
Et de voir aussi à quel point les gens qui s'imaginent "bien dans leur peau" sont en fait déglingués. C'est affolant S'ils prenaient le temps d'être à l'écoute de ce qui se passe en eux, ils se rendraient compte de la vacuité de leur vie. C'est donc plus rassurant de se dire que tout va bien, qu'on a une belle situation, une grosse voiture, une belle maison mais le désert affectif est en général proportionnel aux richesses. Mais qui va dire "je me sens mal dans ma peau" ? Qui ose dire "je crois que je fais une dépression" ? C'est pourtant un pas vers le changement. C'est plus confortable de faire semblant que tout va bien mais j'ai connu plusieurs personnes qui ont "chuté" après s'être menti à eux-mêmes pendant des années et au lieu de se remettre en question, ils disent que c'est la faute des autres, ce qui donne des aigris qui passent leur temps à en vouloir à la terre entière au lieu de se dire "et je si décidais de changer en profondeur" ? |
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Corrigan Inadapté Névrotique inscrit le 03/07/2006 ![]() |
Non, là ce que je voulais dire, c'est que personnellement je vois très fort le cuirassement des gens, leur raideur, leur manque de mobilité...Quand ils me touchent je sens la froideur de leurs mains qui me glace parfois jusqu'à l'os...Je parle vraiment de sensations physiques. Et du contraste qui existe entre ce que dit leur corps et ce que eux disent... |
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Canna![]() inscrit le 16/03/2011 ![]() |
Oui, lorsqu'on laisse tomber la cuirasse, on est beaucoup plus sensible ou plutôt la sensibilité s'exprime même si on aimerait (peut-être qu'on ne le veut plus autant qu'auparavant...) ne pas la laisser paraître (il y a toujours cette honte à admettre et à montrer aux autres que l'on souffre et même que l'on est vraiment heureux).
Il me semble aussi que je vois le cuirassement de certaines personnes et je vois et sens le mien. Je sens que parfois je me "métamorphose", je me crispe ou je dresse une protection invisible autour de moi. |
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